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l’homme. Je n’ai pu en prendre les dimensions
; mais un ancien voyageur françois ,
qui paroît les avoir mesurées avec le plus
d’exactitude, assure qu’elles ont cinquante-
huit pieds six pouces de hauteur, et sept pieds
de largeur sur chaque face de leur base (i).
Elles ont été taillées d’un seul morceau de
granit , et elles sont chargées sur chaque
pan, de caractères hiéroglyphiques. La figure
première-de la première planche représente
celle des deux aiguilles qui est droite , vue
du côté du noçd. L’impression des hiéroglyphes.
étoit encore très-nette sur les faces de
cette aiguille, et ils se distinguoient très-aisément,
si l’on en excepte ceux qui regardent
le levant, lesquels sont entièrement effacés.
Près de ces obélisques , les rois d’Egypte
avoient leur palais. L ’on voit encore de superbes
vestiges de sa grandeur et de sa magnificence.
-Ils sont une carrière inépuisable
de pièces de granit et de marbre , que les
Alexandrins actuels déshonoroient , en les
employant avec les matériaux les plus communs
, à la construction de leurs maisons et
de leurs édifices. Des fouilles légères dans
( i ) "Voyages de M . de Monconys, 16 9 5 , tonie I ,
page '¿0'].
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cet emplacement fournissoient plus abondamment
qu’ailleurs, des médailles et des
pierres gravées : elles étaient devenues rares ,
et l’on n’y en trou voit presque plus, lorsque
j’ étois à Alexandrie. C’est aussi de ces ruines
que vient la dent molaire fossile , représentée
de grandeur naturelle, planche deuxième.
Elle passoit pour une dent d’homme,
et par conséquent de géant. Mais cette opinion
ne peut être admise par quiconque a les
plus légères notions d’anatomie. En comparant
cette dent avec celles des animaux
connus , on se convaincra qu’elle appar-
tenoit à un éléphant.
Si l’on sort de l’enceinte des Arabes par
la porte du Midi, l’on a devant soi l’un
des monumens les plus étonnans que l’antiquité
nous ait transmis. Fière de n’avoir
pas succombé sous les coups du temps, ni
sous les attaques plus terribles et plus
promptes de la superstitieuse ignorance,
s’élève avec majesté la plus grande colonne
qui ait jamais existé. ( Voyez la figure
deuxième de la première planche ). Elle
est du granit le plus beau et le plus dur,
et elle est formée de trois morceaux, avec
lesquels l’on a taillé le chapiteau, le fût et
I a