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d’octobre; je distinguai des bec-figues ( i ) ,
des alouettes communes (2) et des moineaux.
Des oiseleurs s’occupoientà prendre les deux
premières espèces, et à détruire ainsi les seuls
êtres qui pouvoient donner quelqu’apparence
de gaieté à leurs tristes habitations. Mais ces
oiseaux, à l’exception des moineaux, n^etoient
que passagers à Alexandrie ; ils se reposoienÉ
des fatigues d’un long voyage près des eaux du
canal ; elles ne dévoient plus bientôt leur offrir
qu’un litdelimon; elles étaient déjà stagnantes
et d’un gout saumâtre, et lés oiseaux
qui avoient le bonheur d’échapper aux pièges
dont on les environnoit. à leur arrivée, se
disposoient à chercher vers le Delta une
terre plus heureuse, un site plus riant et
des retraites plus tranquilles.
Les moineaux, au contraire , plus habitués
à la société de l’homme, parce que leur chair
peu délicate ne flatte point son goût, rie
voyagent point ; à l’exception de quelques
courses pour se procurer une nourriture abondante,
ils ne quittent point les lieux habités ,
( 1 ) Bec-figue. Bu Son, His t. nat. des Ois. et pl. enlum.
n°. 6 6 8 , fig. I. MotacillaJicedula. L .
(2) L ’alouette. Bufibn, Hist. nat. des Ois. et pl.
•nlum. n ° . 363, fig. Z. Alauda arpensis. L .
ils en font aussi leur demeure. Ce sont des
oiseaux casaniers formant librement autour
de* nous une volière de parasites impudens
qui partagent, malgré nous, et nos provisions
et notre domicile ; ils ont, en Egypte , les
mêmes habitudes que nous leur connoissons,
même familiarité, même effronterie, même
voracité. Ils y sont aussi les commensaux
forcés des Alexandrins; on en voit daus tous
les lieux habités de l’Egypte; ils sont également
répandus en Nubie et même en Abissinie^
Une chaleur excessive ne leur est donc points
contraire ; cependant on n’en trouve point le
long de la côte occidentale de l’Afrique ; depuis
le cap Blanc , ou à-péu-près, ils y sont
remplacés par les bengalis (1), les sénéga-
lis (2) et par les petits moineaux du Sénégal
(3). Ne pouvant, d’après ce que je viens
de dire , attribuer la cause de ce fait au trop
grand chaud, je crois l’avoir déterminée par
( 1 ) L e bengali. Buffon , Hist. nat. des Ois. et pl.
enlum. n° . I i 5 , fig. I . Fringilla bergalus. L .
(2} Lesénégali. Buffon, Hist. nat. des Ois. et pl.
enlum. n°. l5 y , fig. I , et le sénégali rayé | ibidem, et
pl. enlum. n°. M i * % • 2- — Fringilla senegala. L .
(3) Buffon, Hist. nat. des Ois. et p l. enlum. n?. 23o ,