( 336 )
tion vulgaire ne doit pas être discutée â la
rigueur, sur- tout lorsqu’elle n’est point
déraisonnable, et celle dont ¿1 s’agit n’est pas
aussi bizarre que mille phrases de nomenclature
qu’il savoit par coeur. Mais il avoit la
manie de critiquer notre nation , manie dont
Buffon l’a repris assez vertement pour l’en
corriger , s’il eût survécu à son ouvrage (i).
Quand on a eu tort quelques fois, on est
aisément soupçonné de l’avoir plus souvent.
Buffon n’a pas voulu s’en rapporter à Has-
selquitz, lorsqu’il a dit que le nom arabe
de la mangouste, en Egypte, étoit nems,
et il a donné la préférence au témoignage
de Shaw, qui assuroit qu’en Barbarie nems
étoit le nom de la belette , et tezer-dea}
celui de la mangouste (2). Cependant, il
est très-certain que les Egyptiens actuels,
qui, pour le dire en passant, n’ont pas plus
de considération pour la mangouste, que
nous.n’en avons pour les fouines et les
putois, la nomment nems, et qu’ils appellent
la belette, hersé. J’ai même eu occasion
de vérifier que les deux animaux
vivans que M. de/ Yergennes , ambassadeur
(1) Hist. nat. de la Mangouste, en,note.
(2) Voyages d» dçcteur Sh aw , à l’endroit cité.
de
de Erance près de la Porte ottomane, avoit
donné ordre qu’on lui envoyât ^Alexandrie
à Constantinople, pour les faire passer à
Buffon, et qui lui sont en effet parvenus,
étoient des nems , des mangoustes d’Egypte.
Mais cette différence des noms, dans des
contrées différentes, n’est point extraordinaire.
Qupique la langue arabe soit également
répandue en Egypte et en Barbarie,
les dialectes se ressemblent si peu, que le
Barbaresque et l’Egyptien ont souvent beaucoup
de peine à s’entendre.
Tome JT. Y