Buffon ; et son habile collaborateur, Guénau
dé Montbeillardles a publiées dans l’histoire
naturelle des oiseaux, article du Houhou
à*Egypte. Quoique cette petite découverte en
ornithologie soit ma propriété, je n’en répéterai
pas ici les détails , l’ouvrage de Buffon
étant entre les mains de tout le monde. Le
peu que je vais ajouter est le fruit d’observ
a t i o n s " postérieures ai celles qui sont consignées
dans l’histoire naturelle, générale et
particulière. • • >-
Les houhous ont les ailes très-courtes,
et elles sont fort‘longues , à proportion du
corps.' Ahssi volerit-ils mal :.ils ne peuvent
s’élever ni même traverser, du même vo l,
un espace, pour peu qu’il ait d’étendue;
s’ils nè rencontrent quelqu’arbrisseau pour
s’y poser , ils sont bientôt obligés de se
laisser*, pour ainsi dire, tomber par terre.
Enfin ils ne possèdent de la faculté de
voler, qu’autant qu’il leur en faut pour
attraper les sauterelles et les autres insectes
du même genre; dont ils composent le fonds
de leur subsistance, ils ne' sont point farouches*,
et on peut lés ‘approcher de très-près.
Si* q u e lq u e chose pouvoit déterminer à
abandonner des méthodes d ’histoire naturelie
, fondées uniquement sur quelques
formes extérieures des animaux , et par
lesquelles on réunit souvent ceux dont le
naturel est entièrement opposé , ce seroit
sans doute la comparaison du houhou avee
le coucou , dont on a fait deux espèces du
même genre. En effet, le coucou ordinaire,
le seul de tous les oiseaux qui. n’ait ni attention
ni attachement pour sa progéniture,
le seul qui pousse l’indifférence pour elle
jusqu’à la confier à une mere^ étrangère.,
dont il a eu la barbarie d’anéantir les espp—
rances,le seul enfin que la nature a prive du
bonheur d’élevèr sa famille, et de lufprodiguer
les soins attendrissans que partagent,
dans nos bois, la plupart de ces petits méüa- .
ges ailés, le coucou, dis-je, est trop éloigné ,
par ses habitudes, qui font exception dans
l’histoire des animaux , d’un oiseau dont les
moeurs n’ont rien que d’intéressant. Ije houhou
n’est point solitaire : il vit par couples^,
. e t i’attachement qui les unit paroît durable ;
il couve ses oeufs , élève ses petits. Il ne
va pas chercher l’épaisseur des forêts ; il
se plaît auprès des lieux habités. Il né
craint pas le voisinage de l’homme ; et modeste
par son plumage , par le ton grave de
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