que j 'a i nourris n’étoient jamais plus v ifs
ni plus éveillés3 etc. Il ne seroit pas étonnant
que des animaux qui, livrés à eux-
memes, se logent et passent la plus grande
partie de leur vie dans des terriers pratiqués
sous un sable enflammé et un tuf''brûlant,
souffrissentde la privation de la chaleur quand
ils se trouvent exposés aux impressions dé
Tair nu, aux vents, à la fraîcheur des nuits;
et cette raison seule auroit suffi pour que lés
miens, enfermés la plupart du temps à l’ombre,
se ranimassent et s’agitassent par la
douce influence des rayons du soleil.
Je n ignoiois pas que la gerboise} envoyée
de Tunis à M. Kiokuer, dormoit pendant tout
•le jour et se réveilloit à la nuit tombante (i) ;
mais quelle induction peut-on tirer de l’habitude
d’un petit animal isolé et très-délicat ,
ïorsqu’enlevê aux chaleurs de son pays natal,
il se trouve transporté dans un climat
froid et humide, comme celui de la Hollande?
Cette réflexion s’applique'également
a ceux que M. Doyat nourrissoit à Lausanne.
J ai aussi en faveur'de mon opinion des témoignages
non suspects; en premier lieu,
(i) Supplém. à l’Hist. des Quad., par Buffon.'Art.
<ie 1 add. du prof. Allamand.
( I 97 )
celui de mes yeux, assez bons pour mériter
quelque confiance; ensuite celui de plusieurs
Européens qui ont vu mes jerbos à Alexandrie;
enfin celui de l’équipage de la polacre
la Fortune} à bord de laquelle ces jerbos ont
été durant un mois.
Mais j’ai étendu, je l’avoue, ma proposition,
et j’ai dit que l’on rencontroit les jerbos
pendant la journée aux environs de leurs
habitations souterraines, ce qui suppose qu’ils *
ne sont pas continuellement endormis. Si les
Arabes pouvoient intervenir ic i, ils vous as-
sureroient, Monsieur, qu’ils tuent à coups de
fusil les-jerbos au moment où ils sortent de
leurs trous. Mais un témoignage irrévocable f
parce qu’il vient d’un bon zoologue 3 et d’u n
yoyageur illustre, c’est celui de M. Bruce
il raconte que, dans un voyage malheureux’
qü’il fit dans cette partie de l’Afrique, connue
autrefois sous le nom de Cyrénaïque ou
Pentapole , et où les jerbos sont plus communs
qu’ailleurs, il employa ses gens et les Arabes
qui l’accompagnoient.à en tuer à coups de
bâton, afin que leurs peaux ne fussent pas
gâtées(i). Un peu plus loin, il ajoute que les
(i ) Voyage en Nubie et en Abissiuie, par M. James
Brttee, tojnç 5, page 149.
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