rentes“ formes , sont abattus et entassés. Aîi
milieu est une statue de femme colossale, et
ce qui est très-singulier, cannelée dans toute
sa longueur. Elle est aussi de granit, et elle est
renversée et mutilée dans quelques parties.
La mer, pour peu qu’elle soit agitée, la couvre
de ses vagues; si l’on veut l’examiner à l’aise',
il faut choisir un temps calme. Le hasard m’en
avoit favorisé, et j’ai pu la faire dessiner telle
qu’elle existoit alors. {Voyez la pl. F"/, dans
laquelle la statue est représentée, avec les
débris qui l’en tourent. ) La planche sixième,
figure I I , la montre seule et détachée.
Les gens du pays avoient été frappés de
cette statue extraordinaire, et comme l’ensemble
des ruines étoit pour eux la ville dé
Pharaon, elle étoit aussi, dans leur opinion,
la figure de la fille de Pharaon. Le dessinateur
d’un françois qui étoit en Egypte en même
temps que moi, et qui étoit allé à Aboukir,
l ’avait représentée comme parfaite dans son
exécution et dans sa conservation; il l’avoit
dessinée, non pas comme elle étoit en effet,
mais comme il èroyôi-t qu’elle devoit être ,
c’est-à-dire, droite et posée sur un piédestal
de son imagination. De semblables dessins
étoient pins propres à induire en erreur qu’à
instruire, et ils ne doivent pas entrer dans le
porte-feuille d’un voyageur. Je puis répondre
délafidélitédetous mesdessins ;mon dessinateur
étoit habitué à la plus scrupuleuse exactitude,
et tous ont été faits sous mes yeux.
A propos de ce françois, le juif nous raconta
que quand il vint à Aboukir, il négligea
de mener, dans.les recherches qu’il fit
aux environs, un homme du pays, nommé
par le gouverneur, et que celui-ci, piqué,
exigea | par forme d’avanie } un sequin du
voyageur. Il nous fit, en conséquence, accompagner
par le fils même du gouverneur“,
et il m’engagea à lui donner, par reconnois-
sance, une pataque} ou six francs, et cela
pour éviter une avanie de sept livres dix sols 't
valeur du sequin d’Egypte. Cette combihai-
son nous parut extrêmement plaisante,
A côté de la statue, est un très-grand
sphinx en partie rompu, dont le support à
une bande d’hiéroglyphes presqu’entièrement
effacés. ( Voyez la pl. V i l >fig, I. )
Ce sont là les restes d’une ville célèbre ,
fondée par les Grecs et embellie de tout ce
que l’art avoit imaginé de plus superbe et dé
plus gracieux. Un temple magnifique’, dont
ces étonnantes colonnes de granit, à présent