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à présent les environs si désagréables. Un
la c , le Maréotis , qui n’en étoit qu’à une
petite distance, et deux larges canaux , dont
l’un descendoit de la haute Egypte , et l’autre
partoit de la Branche du Nil à laquelle on
donnoit le nom de Bolbitique, y entrete-
noient une fraîcheur salutaire , en même-
temps qu’ils y favorisoient la végétation et
la culture. Ces ouvrages qui attestoient, la
grandeur et la puissance de l’ancienne Egypte,
et dont l’entretien étoit également sollicité
par les besoins et par l’agrément, sé
soutenoient encore sous la domination des
califes. Abulfeda, historien arabe , parle
d’Alexandrie comme d’une très-grande ville,
qu’environnent de superbes jardins (i). La
perte de ce qui avoit coûté tant de peines
et de travaux, étoit réservée aux Turcs.
Leur esprit destructeur a desséché ces amas
d’eau qui, avec leurs ondes , développoient
la fertilité , comme il a tari les sources des
connoissances et de l’énergie dansl’ame des
peuples , assez malheureux pour être soumis
au despotisme le plus effrayant.
Il ne reste plus , et encore dans un état de
dégradation, que le canal de la basse Egypte;
(x) Description de l’Egypte.
pendant
pendant l’inondation , il reçoit les eaux
du Nil à L a t f, vis-à-vis Fouah. On peut le v
passer sur trois ponts, de construction moderne.
Près du premier , du coté de la mer ,
est l’entrée du conduit souterrain , qui
porte la provision d’eau des habitans d’Alexandrie
dans les citernes, dont les voûtes soutenoient
toute l’étendue de l’ancienne ville,
et que tout le monde s’accorde à regarder ,
comme l’un des plus beaux monumens du
monde (1). L ’ouverture de cet aqueduc est
murée , mais lorsque l’eau du canal avoit atteint
, par l’accroissement du fleuve, une certaine
haüteur , les chefs de la ville alloienten.
cérémonie rompre la digue,; Quand les citernes
étoient remplies , on la. rétablissoit de
nouveau , et les eaux du capal continuaient
à couler dans la mer , au port vieux., G’étoit
au moyen d’une communication si. facile, que
s’effectuoit , autrefois , le transport des marchandises
de toute l’Egypte. L ’on évitoit
ainsi le passage dangereux de l’embouchure
du N il, et les hasards -de la mer. Lorsque j’é-
tois à Ajexandrie ( en 1776 ) il n’y avoit
guère que. cent ans que les bateaux pouvoient
encore y naviguer ; mais cecanal, dont les
(1) Il nem’a pas été possible de les voir.
Tome I . K.
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