massives, et offrent,-dans leur intérieur, un
abri aux voyageurs et un lieu dé prières aux
Mahométans (i)„
Ici la scène change comme par enchante^
ment; le passage ne petit être plus brusqué
ni le contraste plus frappant :-ce ne sont plus
ces ruines affligeantes, ces campagnes hideuses
par leur stérilité; c’est la nature parée
de tous ses atours et répandant ses dons avec
une magnificence sans exemple et une profusion
également variée et soutènuév' L ’oeil
enflamme par un soleil brûlant , déchiré par
( i ) M . Shaw ( tome 2 de ses voyages, page 22 ) dit
que les caravannes sont guidées de la Meded à Rdssette,
1 espace de quatre lieues, par des poteaux, semblables à
ceux de Schibkah e l low -d ea , ou lac ;des marques en
Baibarie. M a is , sans parler dç l ’estime dù chemin, ¡dans
laquelle , il y a une petite erreur,. ces marques de
Schibkah e l ïow-dea, selon,le même M . Shaw (tome I ,
page 2 7 4 ) , ne sont que destrones de palmier , an lieu
que celles qui indiquent la roiite de Rossette, sont des
tours bâties en briques. J e -n’aurais pas relevé c'etle lé-^
gere méprisé dans'l ouvrage d’un voyageur -moins estimable
, et que «je regarde comme l’un dés .plus savans
et des plus exacts de ceux qui ont parcouru celte partie
de l’ Afrique. Ce que l’on peut penser de plus raisonnable
à cé sujet, c’est que S h aw , de même que presque
tous les autres,- a fait, pendant la nuit , la ' route
d’Alexandrie à Rossette.
les grains de sable répandus dans une atmosphère
embrasée se repose délicieusement sur
un horizon qui lui présente les images lés
plus fraîches et les plus riantes.
Rossette est une jolie ville , bien peuplee,
simplement mais agréablement bâtie. Ëllè
est moderne, et si elle ne contient pas d édifices
imposans, du moins elle n’offre rien
qui puisse exciter les regrets. Le Nil baigne
sesinurs du côté de l’orient ; affoibli par les
eaux qu’il fournit dans son cours aux canaux
et aux arrosemens!, retenu d’ailleurs par la
barré qui le sépare de la mer a son embou-^
chure, il n’a pas l’impétuosité dangereuse
des grands fleuves ; il porte avec tranquillité
les richesses de trois parties du monde, éfc
distribue là fécondité sur ses rives; son voisinage
n’est point à craindre, et ses débor-
demens même sont des bienfaits.
Un vaste terrain cultivé s’étend au nord
de la ville ; l’on en a formé des jardins :.ils
11e sont point divisés, d’une manière sèche et
dure, par de tristes murailles ; des haies odorantes
enferment des bosquets plus odorans
encore. Il ne faut pas y chercher non plus
de ces allées alignées, de ces plates - bandes
ni de ces compartimens ; dessinés avec mé-
P 4