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C ’ e s t dans cette même rade , mais à uriï
trop grande distance de la côte , que la flotte
de la République , commandée par le brave
et infortuné Brueys , a soutenu un combat si
désavantageux, contre la flotte anglaise aux
ordres dé Nelson; combat qu’il eût été facile
et prudent d’éviter, et dont l’issue malheu-
reuse a répandu un nouvel éclat de gloire sur
la valeur frânçoise.
Nous descendîmes chez un juif, agent patenté
du consul général de France, en Egypte.
Ses ancêtres avoient constamment exercé les
mêmes fonctions avec honneur et fidélité. Il
affectionnait beaucoup les François , aVec
lesquels il s’ identifioit. G’étoit un homme
d o u x , officieux > enfin le plus honnête homme
de juif que j’aie connu. Son traitement étoit
de six parais ou rivedins , ou de sept à huit
sols par jour. L ’on ne pouvoit plus mal
payer les services qu’il rendoit aux vaisseaux
françois, qui venoient mouiller devant Abou-
kir , et quine pouvoient se passer de lui dans
un endroit isolé , où il n’y avoit aucun européen.
Autrefois il n’a voit que quatre medins
de gages, ainsi que je l’ai vu dans le règlement
fait en 1706, par M. de Gatines , intendant
de la marine et commissaire départi f
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pour la visite générale des échelles du Le-*
vant. L ’article qui concernoit l’établissement
d’undrogman a, A b ou tir , et que je rapporte ,
parce qu’il a trait au port d’Alexandrie, et à la
navigation de la côte d’Egypte , étoit ainsi
conçu,: «* Comme divers * bâtimens francaois
» chargent , depuis quelques années , à la
33 rade des Béquiers } et qu’il est bon d’en-
33 tretenir cet usage , qui étend la liberté
ss des chargemens , et pourra dans la suite
>3 servir à la nation , si elle étoit obligée
>» d’abandonner Alexandrie , dont le port se
33 comble d’un jour à l’autre. Nous ordon-
33 nons , pour épargner diverses allées et
33 venues d’exprès d’Alexandrie aux Bé-
33 quiers, qui coûtaient beaucoup à la na-
3» don ; et aussi afin d’avoir un sujet atten-
33 tif à tout ce qui s’y embarque, qu’jl y
*3 sera établi un drogman ju if, à quatre
33 medins de gage par jour , pour toutes
33 choses , lesquels seront passés dans les
33 comptes d’Alexandrie. 33
Un autre inspecteur - général, M. Tottj
avoit voulu, en 1777, priver la nation fran-
çoise de services qui avoient parus impor-
tans en 1706. Il avoit annoncé que l’on
n’entretiendrpit plus de drogman à Aboukir,
B b a