coup à son blanchiment, et principalement'
a sa conservation ; il a reçu alors toute sa
préparation, et c’est dans cet état qu’il se
vend.
C’est seulement sur les terres basses de
E g yp te inférieure, que Je riz est cultivé.
Plus au midi, le sol trop élevé ne pourroit
être humecté par la nappe d’eau qui, pour
le succès de cette culture , doit s’étendre
sur toute la surface. Le Delta , ce dépôt
inépuisable des richesses de la nature, en
fournit une giande quantité. Celui que l’on
récolte aux i environs de Rossette, est plus
estimé que celui des campagnes qui avoi-
sinent Damiette. Cette qualité supérieure
ne dépend probablement que dans la préparation
, mieux soignée dans la première de
ces deux villes ; car la nature du climat et
du terrain est la même. Près de l’une et de
l’autre, la culture du riz y réussit aussi bien,
et son produit y est également merveilleux.
L ’on évalue le bénéfice des propriétaires de rizières,
dans les bonnes années, c’est-à-dire
dans celles où l’accroissement du Nil permet
un grand développement de ses eaux, à cinquante
pour cent -, déduction faite de tous
les frais.
L ’on.a souvent proposé de s’approprier ,
en France, la culture du riz ; ce seroit, assurément
, une acquisition précieuse pour notre
agriculture. Mais , si l’on réfléchit qu en
Egypte, il lui faut six mois pour mûrir, et
que , pendant ces six mois, il a besoin d une
chaleur et d’une humidité constantes, Ion
trouvera bien peu de parties de la republique,
qui offrent, en ce genre de culture , 1 6s-
pérance de récoltes assurées et abondantes.
La question de savoir si les anciens Egyptiens
ont cultivé le riz a été agitee, e t, comme
il arrive presque toujours en pareil cas , la
discussion laisse encore dans l’esprit quel-
qu’incertitude. Suivant MM. Schaw (i) et
Goguet (2) le peuple égyptien vivoit anciennement
de riz. Mais M. Paw assure que cette
plante a été plus étrangère à ces mêmes
Egyptiens, que la ca'ssave du Brésil ne l’est,
de nos jours, aux habitans de l’Allemagne. Il
ajoute que ce n’est que sous les Califes que
la première graine de riz a ete apportée de
l’Inde dans la basse Egypte -, où on commença
d’abord à le cultiver dans les environs
de Damiette, et il cite pour, son garant
( i ) Voyages de S h aw , page 391.
(a) Origine des L o ix , tome a , page 344-