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veaux. On les fait sécher, et on les conservé,
pour être mangés bouillis , de même que nos
pommes de terre , dont ils ont à-peu-près le
goût ; mais ils ont moins de consistance , et
sont plus spongieux, de manière qu’on les
avale avec peine, et qu’il seroit difficile d’en
manger plus d’u n , sans être obligé de boire.
On les'Vènd tout cuits, et à très-bas ptix^,
dans les"rues de Rossette où le petit peuple
en mange beaucoup.
Parmi les plantes utiles , je remarquai la
raquette (i) i dont les habitans mangent aussi
les fruits , et parmi les arbres, le seiséa-
ban, ou l’acacia à fleurs jaunes'et à odeur;
suave (2) , et le sycomore (3). Le feuillage 3e
ce dernier est d’un vert très-agréable; ses;
branches s’étendent et couvrent de leur
ombre une grande étendue de terrain. Son;
bois est fort dur et presque incorruptible.:
Les anciens l’employoient ordinairement’aux1
(1) Cactus opuntia. L. - ■ !
(2) Cassie des jardiniers. -Jamesiafta. *Xt.
Nota. Ce seissaban .ne doit pas être confondu âvec: l e
sesban (aeschynomene sesban-. L* ) j arbuste à ïleurs;
jaunes de la grandeur du myrtbë , et dont les Egyptien«
se servent pdur iaire des haies.
(3) Ficus 'sÿcômorus.. L . — Ficus sycomorus' ver a.
Eorskal, Elora egyptiaco-arabica, page 18®.
caisses
*
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caisses des momies. Ses fruits ne pendent
pas, comme ceux des autres arbres, le long
et à l’extrémité des branches et des rameaux ;
ils sont attachés au tronc même et aux bran*
ches les plus grosses. Ce sont des espèces de
figues , assez semblablesaux figues ordinaires,
mais plus insipides. Les gens du pays les
mangent avec plaisir ; elles passent pour êtrç
rafraîchissantes et propres à étancher la soif.
Un arbrisseau- plus rare, et que l’on
ne cultive que pour la curiosité , dans quelques
jardins de Rossette , est le schishtnè. Il
porte des fleurs légumineuses d’un jaune
foncé, et des feuilles oblongueset terminées
en pointe. Aux fleurs, succèdent dessiliques
longues , et courbées en forme de faulx i
elles contiennent des graines aplaties , figurées
en coeur, et dont le milieu est gris et
entouré d’un rebord large , saillant et d’une
couleur brune. Ces graines sont regardées
par les Égyptiens comme un spécifique
contre l’oplitalmie , si ordinaire dans leur
pays. On les pile et on les réduit en une
poudre jaune, que l’on souffle dans les y eu x ,
pure pu mêlée avec du sucre pulvérisé.
Quoique le, schismè réussisse fort bien
dans les lieux frais et ombragés des cam-»
Tome I . 7s