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sation succédera à la grossière et féroce
ignorance ; de décrire les débris des
Monumens augustes, épars sur un sol
enorgueilli de leur hardiesse et de leurs
masses prodigieuses ; de dessiner quelques
traits de la parure que la Nature
généreuse n’a pas cessé d’étaler aux
yeux d’hommes ingrats, qui ne cessoient
h leur tour de l’outrager ; enfin, de tracer
l’esquisse de cette portion de l’A frique
, avant qu’elle n’eût changé de
face. Ce tableau mettra le Lecteur à,
portée de suivre avec intérêt les pro-»
grès d’une régénération inattendue , et
les travaux que nos Compatriotes déposeront
dans le sein de l’immortalité.
Sans ces circonstances, l’Ouvrage que,
l’on présente au Public n’auroit vraisemblablement
pas vu le jour. L’Auteur
en auroit laissé les Matériaux dans son
portefeuille; mais il a pensé qu’il de voit
compte à sa Patrie des connoissances
qu’il a acquises, et qu’après l’avoir servie
avec zèle, il ne seroit pas quitte envers
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elle , s’il ne lui consacroit encore le résultat
de travaux entrepris uniquement
dans la vue de les faire tourner à l’avantage
de son Pays.
L ’on a suivi dans cet Ouvrage la
forme de la relation : c’est la plus convenable
aux Voyages. L ’on aime à tenir
la main du Voyageur, à l’accompagner
dans ses courses , et à partager ses fatigues
et ses dangers , comme à jouir
Savec lui des succès qu’il obtient dans
ses recherches. Mais cette relation n’a
pas l’aridité d’un journal, ou d’un itinéraire.
Des observations,des dévelop-
pemens , des considérations générales
en éloignent la fastidieuse monotonie.
L ’intention de l’Auteur étoit de donner
une nouvelle Carte de l’Egypte,qui
fut plus exacte que celles qui ont paru
jusqu’à présent ; mais le temps lui a
manqué pour cette rédaction, et il a
adopté la Carte de Danville, comme la
moins imparfaite de toutes, quoiqu’assurément
elle laissât beaucoup à désirer.
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