la naissance des doigts et dont la couleur est
noirâtre. Les ongles, ceux de devant*comme
ceux de derrière , sont d’un blanc sale.
Suivant Hasselquitz ( i ) , la queue du
jerbo est trois fois plus longue que le corps;
cependant je ne l’ai jamais trouvée plus
longue que d’un peu plus d’une demi-fois.
Elle n’a guère plus de circonférence qu’une
grosse plume d’oie ; mais elle est quadran-
gulaire et non arrondie ; elle est d’un gris
plus foncé en dessus qu’en dessous, et garnie
d’un poil ras, jusqu’à son extrémité , que
termine une touffe de longs poils soyeux
et mi-partie de noir et de gris.
En comparant cette description avec celle
que Gmelin a donnée de V alagtaga } dans
les nouveaux commentaires de l’académie
de Pétersbourg (2), l’on verra que le jerbo
lùi ressemble fort ; ils ont tous deux le même
nombre de doigts aux pieds de devant,
l ’éperon à ceux de derrière, la même longueur
de la queue , etc , ce qui prouve
deux choses : la première, que le jerbo et
► t. • • *
l’alagtaga ne sont que le même animal ; la seconde
, que les descriptions que l’on a données
(1) Aux endroits cités.
. ; ^2) .Tome 5.
du jerbo ne sont pas très-exactes. Ce qui
laissoit principalement des doutes à Buffon
sur la réunion du jerbo et de l’aîagtaga,
c’étoit la disparité des climats habités par
l’un et par l’autre ; le premier se trouvant
en Afrique, et l’alagtaga ayant été observé
en Sibérie : mais cet exemple ne seroit point
unique. Plusieurs espèces d’animaux sont
répandues dans les contrées glacées du Nord,
et dans les régions torrides du Midi. Les
rats se plaisent dans les pays très-chauds ,
et vivent encore dans le nord de la Suède.
Les lièvres habitent également les sables
brûlans de l’Afrique, et les neiges de la
Laponie, de la Sibérie , du Groenland , etc.
Il est aussi certain que la gerboise de la
Cyrénaïque ou du désert de Barca, décrite
par M. Bruce (1), n’est qu’une variété dans
la race du jerbo. Les différences assez légères
que l’on remarque n’étant pas, à beaucoup
près , suffisantes pour constituer deux espèces.
C’est encore aux recherches de M.
Bruce que l’on doit l’exacte connoissancé
d’un autre animal que l’on avoit mal-à-
propos confondu avec le jerbo, et auquel
on a donné le nom de daman -, is ra ç l, ou
(i) "Vfoyage en IS»bie et eu Abissûue, tome 5.