Depuis 1 epoquea laquelle Bellon écrivoit ,
beaucoup d’auteurs, parmi lesquels, on peut
compter plus d*un grand personnage , ont
donne la description des restes de cette
ville célébré, et l’on ne peut, à présent, éviter
des redites. Mais, sans parler de quelques
observations neuves que les restes de l’antique
Alexandrie m’ont fournies, la curiosité
de ceux qui liront mon ouvrage seroit
peu satisfaite, et leur attente seroit trompée ,
s i , pour leur donner connoissance de ce
qui existe encore sur des plages si renommées
, je les renvoyois à d’autres livres
que le mien. Je ne parlerai, au surplus,
que des choses que j’aurai pu examiner moi-
même.
La latitude ¿¿Alexandrie a été donnée,
par les anciens astronomes, avec assez de
précision.' Ptolémée , qui étoit lui - même
égyptien , l’avoit placée , dans sa géographie,
à 31 ° de latitude septentrionale , et
à 30 0 58’ dans son Almageste. Erastothène,
plus exact, avoit trouvé cette nwme latitude
de 31 0 12’ , ce qui est extrêmement
approchant des observations des modernes
auxquels la perfection de l’astronomie et
des instrumens procuroit un grand avantage.
Elle
Elle a été détérminée par Chàzelle de l’académie
des Sciences de Paris, à 31 0 11’ aô” .
Sa longitude est de 47 0 56’ 33”.
La nouvelle ville , ou plutôt la bourgade
d’Alexandrie est bâtie , en grande partie,
sur le bord de la mer. Ses maisons,
comme toutes celles du Levant , ont deurs
combles en terrasse : elles sont sans fenêtres,
et les jours qui en tiennent lieu sont pres-
qu’entièrement bouchés par un treillis en
bois, saillant, de différentes formes , et si
serré que la clarté peut à peine y pénétrer.
Dans ces pays, plus qu’ailleurs , de pareilles
inventions qui transforment les logemens en.
autant de prisons , sont de véritables ja lo à -
si es. C’est à travers cette symétrie , quelquefois
élégante, de barreaux, que la beauté peut
voir ce qui se passe au-dèhors , sans jamais
êtreapperçue ; c’est dans ces sortes de réclusions
éternelles que , loin de recevoir l’hommage
que la nature a commandé à tous les
êtres sensibles , elle n’éprouve que mépris et
qu’outrages ; c’est là enfin qu’une portion du
genre humain, abusant du droit odieux du
plus fort , retient dans un esclavage avilissant
l’autre portion , dont les charmes au-
roient eu seuls la puissance d’adoucirs, et
Tome I . H