dans la pins grande pavtie de notre Europe. Les
fri mats sont étrangers au climat de l’Egypte
inférieure. La gelée ne s’y fait jamais sentir, et
la nature ne s’y couvre jamais de cette robe
de vieillesse, sous laquelle elle paroîtroit expirante
, si elle ne nous avoit habitués à la
voir reprendre régulièrement sa parure du
printemps. L à , des vents de la mer et des
pluies rafraîchissent, pendant les trois mois
d’hiver (i) , l ’atmosphère sans la refroidir ,
sans que les hommes aient besoin d’avoir
recours à une chaleur artificielle, sans que
la végétation soit interceptée , sans que la
verdure cesse d’embellir les campagnes et
de réjouir la vue.
, C’est sous cette température heureuse, et
près d’un sol d’ une fraîcheur et d’une verdure
admirables, qu’est située la ville de Rossette,
où nous arrivâmes le 22, à quatre heures
du soir; nous ne nous étions pas arrêtés un seul
instant dans notre route.
Je descendis chez le vice-consul de France,
M. du Trqiii, dont le goût pour les belles-
lettres savoit charmer sa solitude; j’acceptai
le logement qu’il m’offrit chez lui avec
beaucoup de grâces , et je retrouvai dans
(1) Les mois de novembre, décembre et janvier..
l’interprète Fornéti les mêmes attention«,
les mêmes complaisances auxquelles MM.
Adanson et Auguste m’avoient accoutumé
à Alexandrie. Quelques négociaus françois
demeuroient dans le même bâtiment; c’étoit
un vaste hockal, de la même forme, mais
beaucoup plus élevé que la factorerie fran-
çoise à Alexandrie. Il est près du Nil ; et de
même que toutes les maisons de Rossette,
il est construit en briques.
La ville est nommée, dans le pays, Ras-
chid, nom arabe qu’elle portoit déjà au
temps du géographe Edrissi, en n53 , et
dont les Européens ont fait Rossette (1).
( 1 ) Et non pas Rosette, ainsi qu’ à présent 011 l’écrit,
communément. Rosette, j’en conviens, est plus doux
à la prononciation : ce mot offre une idée plus riante
et plus analogue à la délicieuse fertilité des jardins dont
la ville est environnée ; mais , en fait de noms propres,
c ’est l ’usagè qu’il faut suivre, e tl’usage est de prononcer
durement Rossette, dérivé du npm arabe , encore plus
dur, Raschid. Ceci est assurément une observation frivole,
et je ne me la pavdonnerois pas, si, lorsque je
publiai, dans lé> Journal de Physique, des observations
sur l’hippopotame, un V oyageur, dans une note qu’il
y ajouta, ne m’eût fait un reproche grave d’avoir écrit
le mot arabe haar par une seule r. Oh ! quand on a été
critiqué pour une r de moins., l’on est exposé à l’être pour
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