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réellement séparées, l’on a jeté de là confusion
dans leur histoire. La race des tourterelles
à collier de l’Egypte, moins grosse,
et plus mignone que celle d’Europe ( i ) ,
paraît être la même que celle de la tourterelle
à collier du Sénégal s indiquée par
Brisson (2), autant qu’on en peut juger par
l’ensemble des descriptions.
Au reste, ces tourterelles, de quelqu’es-
pèce qu’elles soient, passagères ou domiciliée#
, sont également ménagées par les
habitans de l ’Egypte : ils n’en tuent ni n’en
mangent jamais. Voulant connoître le motif
de cette réserve, chez des gens qui en ont
si peu dans la plupart de leurs actions, j’âi
appris qu’il étoit honorable pour l’humanité.
C’est une suite du respect pour* l’hospitalité,
que les Arabes ont en si grande recommandation
, et dont ils ont communiqué quelques
nuances aux peuples qui vivent avec eux.
Ils regarderaient comme une violation de cette
♦
(1) Tourterelle à collier. Buffon , Hist. nat. des Ois.
et pl. enlum. n°. 244. — Columba risoriaL .
(2) Ornith. tome I , page 95 , gen. I . — Tourterelle
à collier du Sénégal. Buffon, Hist. nat. des Ois. étrangers
qui ont rapp ort aux tourterelles, art. 2 .— Columba
çiriacea. L . »
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hospitalité, de ne pas épargner dès oiseaux
•qui viennent, avec-une entière Confiance,
se mêler au milieu d’eux, ety devenir d’habiles,
mais inutile# précepteurs d’amour èt
de tendresse. Le %ultivatèur meme , qui
voit ses moissons devenir la proie des vols
de tourterelles qui s’abattent dans les champs,
ne les détruit ni ne lés harcèle, et lès laisse
se ôiultiplîèr paisiblement. Cette condescendance
n’étoit point partagée par les Européens
: ils ne se faisoient aucun scrupule
de tuér des tourterelles dans les campagnes.
C’est d’eux que'je tiens la distinction dé-
:lièate entre la chair des uns et des autres.
Mais ils n’auraient pas osé frapper ouvertement
de la mort ces mêmes oiseaux au
Caire, où ils sont très-multipliés et de la plus
grande familiarité. A mon premier voyage,
j’eus le plaisir d’y voir , à la fin du mois
d’août , une paire de tourterelles à colliër
établir son nid sur la tablette d’une fenetre
de la maison consulaire. Habitués à la protection
des hommes, n’ayant rien à craindre
non plus deTintèmpérie de l’atmosphère,
ces aimables oiseaux mettoient bien peu
d’art à cet ouvrage. Ce n’étoit que quelqtfés
brins de paille posés négligemment. La