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avec du fil, de distance en distance, avant
d’y appliquer la pâte colorante , en sorte
que l’opération terminée, elles ont les doigts
marqués circulaire ment dans leur longueur
de petites bandes orangées. D’autres , et cet
usage est plus particulier à quelques Syriennes
, veulent que leurs mains offrent
le mélange assez désagréable de noir et de
blanc; les bandes que le henné a d’abord
rougies , deviennent d’un noir luisant, en
les frottant avec un mélange de sel ammoniac
, de chaux et de miel.
L ’on voit aussi des hommes se couvrir
la barbe de la teinture de henné , et s’en
oindre la tête. Ils prétendent qu’elle fortifie
les organes, qu’elle empêche la chute
de la barbe et des cheveux ( i ) , et qu’elle
en écarte la vermine.
Le henné est un grand arbrisseau très-
multiplié en Egypte. Ses feuilles sont en
ovale alongé , opposées et d’un vert tendre.
Les fleurs croissent à l’extrémité des branches
, en bouquets longs et touffus. Les petits
rameaux qui les supportent sont rouges et
( i ) L’on sait que les sectateurs de Mahomet conservent
j sur le sommet de la tête, une longue touffe de
cheveux.
opposés : de leur aisselle, naît une petite
feuille presque ronde , mais terminée en
pointe. La corolle est formée de quatre pétales
, comme recoquillées- et d’un jaune
léger. Entre chaque pétale , sont deux eta-
mines blanches à sommet jaune ; il n’y a
qu’un pistil blanc. Le.pédicule, rougeâtre à
sa naissance , devient ensuite d’un vert-
tendre. Le calice est découpé en quatre
pièces, d’un vert tendre jusques vers leur
extrémité qui est rougeâtre. Le fruit ou
baie, est une capsule verte avant sa maturité;
elle prend une teinte rouge en mûrissant,
et devient brune lorsqu’elle est desséchée
: elle est divisée en quatre loges, dans
lesquelles sont renfermées des graines triangulaires
et brunes. L ’écorce de la tige et
des branches est d’un gris foncé, et le bois
a , intérieurement , une légère teinte de
jaune.-
Cet arbrisseau avoit d’abord été regardé
comme une espèce de troène ( 1 ) , avec
lequel il a , en effet, beaucoup de rapports ;
mais des différences dans les parties de la
fructification , ont déterminé lés Botanistes
à en faire un genre distinct, auquel Lin-
(1) Ligustrum vu]gare. L.