par M. P a w , ceux qu’on chargeoit d’embaumer
le% chiens sacrés , lorsque ces animaux
etoient morts d’hydrophobie, contractaient
une maladie particulière ( i ). Le
même auteur remarque, à la vérité, que
ces accidens n’etoient pas fort communs. Il
seioit possible aussi que le passage d’Orus-
Apollon fut susceptible d’une autre interprétation.
Quoi qu’il eh soit, il est très-
certain qu’à présent en Egypte ( i ) , de
meme que dans d’autres parties de l’Afrique,
et dans la zone la plus chaude de l’Amérique,
les chiens ne sont jamais attaqués de la rage.
En sorte que l’observation contredit une
présomption plausible _, et fondée en apparence
sur des principes naturels ; savoir ,
(1) Recherches philosophiques sur les Egyptiens
cl les Chinois,.tome 2, page 112.
(2) « M!. Lecointre qui a demeuré en Egypte, as—
» sure que , dans cette contrée, on ne trouve jamais
» l’hydrophobie , et qu’à Alep où il y a une multi-
» tude prodigieuse de chiens de diverses espèces , à
» l’abandon et sans maîtres, que là, où ces animaux
» périssent en grand nombre, faute d’eau et d’aÎimens,
» et par la chaleur du climat, on n’a jamais vu d’hydror
» phobie ». ( Mém. sur un moyen de guérir l’hydrophobie
, par M. de Mathéis, inséré dans la Biblioth.-
Physico-Econom., année 1784, page 216.?)
que la rage devoit être commune, en raison
de l’intensité de la chaleur ; proposition que
les faits détruisent, et ils jeteront, peut-
être , quelque jour sur la nature de cette
cruelle maladie, et sur sa méthode curative.
*
Les chiens d’Egypte sont une race de
grands lévriers , qui seroient très - beaux ,
s’ils étoient soignés, ou seulement s’ils étoient
moins cruellement traités. En perdant l’élégance
de leurs formes, il auroient dû , ce
semble , n’avoir plus même l’empreinte des
qualités qui , par-tout ailleurs , les rendent
si recommandables. Cependant leur instinct,
flétri peut-être, n’est point éteint. On les
voit aller et venir dans les rues les plus fréquentées
, et éviter de toucher aux vête-
mens des passans, avec une attention vraiment
curieuse, et bien plus intéressante que
celle de l’imbécille musulman, qui , à leur
approche, détourne sa robe ; ils veillent
même à la sûreté de leurs bourreaux ; ils
sont, pendantla nuit, la terreur des voleurs;
sur les ports , les bateaux, les bois, et dans
l’intérieur des villes, les marchandises sont
confiées à leur vigilance. Un instinct admirable,
un penchant naturel à se rendre utiles