que l’on nomme ainsi un dépilatoire, Faie
de chaux et d’arsenic.
C’est, en effet, avec l’arsenic ou l’orpiment
(i) mêlé avec de la chaux vive (2),
que se prépare, dans les bains d’Egypte,
la drogue qui fait tomber les poils. La proportion
est de sept parties de chaux sur
trois d’orpiment. Lorsqu’on veut s’en servir,
il est nécessaire de se tenir dans un endroit
très-chaud, comme les bains d’étuve de
1 Oiient , dans lesquels une sueur abondante
découle de toutes les parties du corps.
On délaye le mélange dans de l’eau, et ou
s’en frotte.légèrement aux endroits que l’on
veut depiler. Après quelques instans, ou
essaie si les poils se détachent; alors on les
enlève sans douleur, et on se .lave avec dë
l’eau chaude. Il faut avoir soin de ne pas
laisser trop long-temps cette pommade , car
elle brûlerait J a peau. Cela n’empêche pas
le poil de croître de nouveau , et au bout
de quelque temps, on est obligé de recommencer
l’opération.
Les femmes, et je n’entends pour cette
fois que celles qui ’Sont mariées, car les
( 1 ) En arabe, zemich.
(2) En arabe , guir.
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filles se conservent telles qu’elles sont, et
ce n’est que le jour même de leur mariage
qu’on leur arrache impitoyablement le voile
de la nature ; les femmes, dis-je, jalouses
d’entretenir sur tout le corps un poli exact
et uniforme, ne se servent ni du rasoir ni
du nouret 3 lesquels laissent, après eux , des
vestiges rudes au toucher, et c’est ce qu’elles
ont le plus grand soin d’éviter. Rien ne résiste
à une extrême envie de paroître paifai-
tement belles. Elles se soumettent à une
opération douloureuse, à un arrachement
violent et total, qui se fait par l’application
du miel cuit, de la thérébentine, ou de
quelque gomme ; et quand ces matières sont •
desséchées, on les enlève avec tout ce qui
y adhère. Il n’est pas besoin , fort heureusement,
de revenir souvent à ce moyen un
peu dur. Si une nouvelle production se
montre encore, ce n’est qu’un duvet léger,
doux , comme la laine la plus fine, et facile
à détruire ; et après quelques années , cette
sorte de végétation est absolument arrêtée.
Si la nature se méprend en donnant, à quelques
unes de ces femmes, de la barbe au
visage , elles usent de la même recette pour
la faire disparoître sans retour.
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