
lyS VOYAGE AUTOUR DU MONDE.
gonaies, dont celles du milieu, beaucoup plus larges, affectent la
forme et la disposition des écailles abdominales dé certains serpens.
La couleur générale est noire; les côtés des joues, le dessous de
la gorge, sont jaunes ; des plaques de la même couleur, mélangées de
verdâtre, occupent la poitrine, le ventre et le dessous de la queue.
Sur le dos, les taches sont d’un plus beau jaune, et se tiennent
par des lignes déliées de la même couleur, au nombre dç six ou
sept, qui vont de l’occiput au bassin. La première maculature est
impaire, et commence au haut du cou; elle est suivie de deux
autres parallèles ; puis de trois rangées composées de quatre et de
trois taches, qui vont finir au bassin : ia queue en est pareillement
marquée; elles forment un demi-anneau en-dessus et sont alternes
en-dessous. Sur les flancs, quelques-unes de ces taches ont un point
noir au milieu. Les membres ont aussi sur leur longueur des lignes
ponctuées de jaune.
On aperçoit mieux et plus distinctement l’arrangement de ces
taches sur l’animal que dans le dessin, où elles paroissent un peu
confuses ; ce qui tient à ce qu’on ne peut pas voir tout le dos.
La grosseur de ce reptile, hors de proportion avec ses membres
mal conformés, doit contribuer à son défaut d’agilité, et lui donner
une allure rampante.
SCINQUE A FLANCS NOIRS. — S c in c u s v i t t a t u s . N.
PLANCHE 4 2 , f i g . I .
Scincus, suprà fuscus, subtils albus ; vittâ la ter ali nigrâ ; caudâ qiia-
drangulatâ, squamarmn duplici serie distinctâ ; pedibus posticis penultimo
digito longiore instructis.
L a longueur de ce reptile est de près de neuf pouces, y compris
la queue, qui en forme plus de la moitié.
La tête est alongée, aplatie; ie museau gros, arrondi; les dents
peu saillantes et serrées; l’ouverture du conduit auditif ovalaire et
libre; le dos plane. La queue, quadrilatère à son origine, légèrement
arrondie ensuite, un peu comprimée latéralement vers la pointe,
se présente, par la disposition des écailles, sous deux aspects diflé-
rens, comme nous le dirons bientôt.
Les pieds de devant, moins longs que ceux de derrière, sont munis
de doigts grêles, onguiculés et inégaux. Les extrémités postérieures
sont absolument celles des lézards ordinaires, c’est-à-dire que le
quatrième doigt dépasse de beaucoup les autres. Selon M. Cuvier,
les espèces munies de ce caractère seroient susceptibles de former
un nouveau genre, que nous proposerions de nommer scincosaure
[ scincosaurus\, comme participant des scinques et des vrais lézards.
Les deux individus que nous allons décrire en feroient partie. Il
est même possible que ces animaux, qui proviennent de la Nouvelle-
Hollande, remplacent sur cette terre les vrais lézards, qu’on n’y a
pas, que nous sachions, encore trouvés.
Tout le dessus du corps est brun ; la tête est couverte de taches
noirâtres. On remarque sur l’occiput une sorte de croissant plus
ou moins bien marqué, tourné en avant, de chaque côté duquel
part une raie noire, prolongée bientôt par des points qui vont jusqu’au
milieu de la queue. Une ligne semblable occupe toute l’épine
dorsale.
Une bandelette noire, large d’environ trois lignes, prend au
conduit auditif, parcourt les flancs, et vers le bassin dégénère en
petits carrés, qui se touchent et finissent à la queue. Elle est parsemée
de lignes transversales formées de taches blanchâtres, et bordée
en-dessus, sur ies côtés du dos, d’une raie blanche. Au-dessous de
la bandelette noire existent des points irréguliers de la même couleur.
Une semblable disposition se fait remarquer à l’extérieur des
membres.
Le dessous du corps est d’un blanc bleuâtre, tacheté , de même
M *