
tous du tube; un seul se développe dans l’intérieur de cette longue
cellule, tandis que quelques autres s’établissent sur les cloisons
voisines et y forment un nouvel étage de tuyaux : c’est une jeune
famille qui bâtit ses demeures parmi celles de ses pères, et qui les
élève au même niveau que ces dernières.
Cet oeuf ou ce germe, à la première époque de son développement,
n’a aucun des organes qui le caractérisent, pas même un
commencement de tube. C ’est une simple membrane gélatineuse,
repliée sur elle-méme, et formant sur la cloison un tubercule en
forme de turban ; facile à confondre dans cet état avec des zoanthes
ou d autres zoophytes. Ce tubercule s’alonge par sa partie supérieure.
Il s’élève, et, se développant de dedans en dehors, il offre
bientôt un polype pourvu de tous ses organes; le sac qui le renferme
est encore gélatineux dans sa partie supérieure et membraneux
à sa hase ; peu à peu il diminue d’épaisseur, se solidifie et
devient calcaire. Par le petit diamètre de cette base, il indique que
ie volume de l’animal a augmenté dans toutes les dimensions, avant
de devenir parfait. Tant qu’il est jeune, ses filamens intestinaux
n offrent ni plis, ni courbures, ni germes.
L intérieur du tube, quel que soit son âge, n’est jamais sillonné;
il est semblable a 1 extérieur, c’est-à-dire, légèrement granulé.
D après cette description du polype du tubipore musique, on
doit le considérer comme un animal très-voisin de celui de la
lobulaire digitee; rapprochement très-singulier, vu la grande différence
qui existe entre les deux polypiers, soit vivans, soit desséchés
et privés de leurs habitans, mais qui étonnera moins si l’on adopte
1 hypothèse que nous proposons, celle d’un rapport constant d’organisation
dans tous les polypes des polypiers. Nous osons encore
avancer que plus on observera les animaux qui les construisent,
peu importe les classes ou les ordres, plus on trouvera des preuves
de ces rapports, d abord entre eux, ensuite avec les ascidies agrégées,
et enfin avec les mollusques.
L e genre tubipore renferme-t-il plusieurs espèces ! nous en doutons.
L e plus ou moins de grosseur des tubes, leur direction plus ou
moins droite, leur couleur plus ou moins v iv e , ne sont pas des
caractères assez tranchés, assez essentiels, pour constituer des
espèces.
L Océan indien est encore le seul pays d’où l’on ait rapporté
le tubipore musique. Cependant un des auteurs de la Statistique
du département des Bouches-du-Rhône, M. Polydore R oux , le
range parmi les productions naturelles de la Méditerranée.