
G e n r e B ÉRO É . — B e r o e . Gronov.
BÉROÉ MULTICORNE. — Beroe MULTICORNJS. N.
PLANCHE 7 4 , fig. I.
Beroe irregularis ; colore subroseo ; tentaculis plurimis, plus minîtsve
longis.
Nous avons trouvé ce béroé en grand nombre dans la Méditerranée.
Sa mollesse étoit si grande, que ce ne fut qu’après plusieurs
tentatives, et en plongeant un flacon à large ouverture dans
la mer, que nous pûmes nous en procurer un en état d’étre dessiné.
11 ne fallut pas moins que toute la sagacité de M. A ra go , pour en
saisir les formes, qui varioient à chaque mouvement de l’animal.
On remarque à l’extérieur du corps une grande quantité de
tubercules rendus un peu trop roides dans la figure : les plus
petits ressemblent assez à ceux des pyrosomes, et les plus grands
s alongent en tentacules. L ’ouverture unique, assez large , située à
I opposé des deux longues cornes, étoit entourée de bourrelets
provenant peut-être de la déchirure de cette partie du zoophyte.
Les côtes longitudinales, ciliées, au nombre de cinq à s ix , re-
flétoient, comme dans toutes les espèces, les plus belles couleurs
de liris. Les mouvemens des cils, indépendans de ceux du corps,
avoient une action si foible, qu’ils ne produisoient sur lui aucune
impression visible. Si ces animaux ont besoin d’une respiration,
nous pensons que ces cils doivent en être les organes.
L a couleur de ce béroé est un blanc teinté de rose. Ce même
jour nous en vîmes plusieurs autres, tous aussi mous, mais dont
quelques-uns, privés de tubercules, paroissoient ronds en nageant.
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C ’étoit un spectacle tout particulier et bien intéressant pour
nous, que de voir chacune des parties qu’on séparoit de l’animal,
se mouvoir encore avec la même agilité. Sans doute que les naturalistes
qui habitent constamment les bords de la mer, ne laisseront
pas à d’autres le soin de tenter des expériences relatives à la reproduction
de ces acalèphes.
BÉROÉ ROSE. — B e r o e r o s e u s . N.
PLANCHE 7 4 , fig. 2.
Beroe ovato-roseus, sexcostatus ; ore abdito.
Nous savons bien que, pour les animaux qui nous occupent,
la couleur ne devroit pas servir de caractère spécifique ; mais
comme on a donné à des béroés qui ne ressemblent point au nôtre,
les noms G ovale et globuleux, l’un desquels lui conviendroit parfaitement
, nous sommes forcés de lui en imposer un sujet à
varier.
Quoi qu’il en soit, le béroé rose est ovoïde, petit, recouvert
de six côtes dont les reflets sont moins apparens sur la couleur
éclatante dont il est orné. L ’ouverture unique, à peine sensible,
est seulement indiquée à la partie supérieure ; et pour la voir sur
l’animal vivant, il falloit y introduire quelque chose.
Nous le prîmes dans le mois de novembre i 8 i 8, entre les îles
Timor et Ombai. M. Taunay le dessina.
Il existe, dans le Voyage du capitaine Krusenstern, un béroé
qui a du rapport avec le nôtre. Mais, en général, les mollusques
et les zoophytes représentés dans l’atlas de ce Voyage ont des
formes peu naturelles.
Nous avons vu, dans la rade de Sydney, au Port-Jackson, des
béroés incolors, qui ressembloient beaucoup à K ovale de Browne.