
G e n r e M ÉG A PO D E — M e g a p o d w s . N.
Bec grêle, foible, droit, aussi large que haut, et aplati en-dessus à sa base; mandibule
supérieure plus longue que l’inférieure , légèrement courbée à son extrémité ;
mandibule inférieure droite, point cachée par les bords de la supérieure.
Narines ovalaires, ouvertes, placées plus près de la pointe du bec que de sa
base ; fosses nasales longues , couvertes d’une membrane g.arnie de petites plumes ;
tour de l’oeil nu; cou presque nu, garni de quelques petites plumes rares.
P ie d s grands et forts, placés à l’arrière du corps; tarse gros et long, couvert de
grandes écailles , comprimé sur-tout en arrière ; quatre doigts très-alongés ; trois en
devant presque égaux, réunis k leur base par une petite membrane plus apparente
entre le doigt interne et celui du milieu, qu’entre ce dernier et l’externe; le postérieur
horizontal, posant k terre dans toute sa longueur.
Ongles très-longs , très-forts , plats en-dessus, très-peu recourbés , triangulaires,
k pointe obtuse , presque comme ceux des ménures.
A ile s médiocres , concaves, arrondies ; les troisième et quatrième rémiges les
plus longues de toutes.
Queue petite, cunéiforme , dépassant à peine les ailes, et formée de douze pennes.
C e nouveau genre, que nous découvrîmes en décembre 1 81 8,
sur les îles des Papous, et que nous avons nommé mégapode, d’après
son caractère le plus saillant, la grandeur de ses pieds, appartient
à l’ordre des gallinacés, et semble faire le passage entre ceux-ci et
les échassiers. L a forme de ses doigts et de ses ongles le rapproche
des ménures. Sa place la plus naturelle paroît être entre
les cryptonyx et les tinamous ; cette opinion est celle d’un savant
ornithologiste, M. Temminck, qui considère les mégapodes comme
les représentans des tinamous dans les contrées chaudes de l’ancien
continent.
Ces oiseaux habitent les Moluques, les îles des Papous, les Mariannes
et les Philippines. Nous tenons de MM. Dussumier et
C a lv o , que dans ce dernier lieu on les nomme tavon, mot qui en
langage tagalle signifie enfouir, parce que les mégapodes déposent
leurs oeufs dans le sable et abandonnent à la chaleur solaire le soin
de les faire éclore. M. Calvo, amateur de la chasse et qui a fait
un séjour de quinze ans dans ces îles, en qualité d’agent de la compagnie
des Philippines, ajoute que le même trou ne renferme
jamais qu’un seul oeuf Dès que le petit sort du sable, il se met
à courir ; la mère ne lui donne aucune espèce de soins. Quelquefois
on trouve de jeunes poussins morts dans le sable à une assez
grande profondeur.
Ces oiseaux sont timides, redoutent ies chasseurs, et se cachent
dans les touffes de bambous, d’où ii est difficile de les faire sortir.
Il en existe aux Philippines des espèces noires et rousses.
MÉGAPODE FREYCINET. — M e g a p o d i u s F r e y c i n e t . N.
BlÉv i n e , en idiome de Guébé.
Ma n k ir io , dans la langue des Papous.
P L A N C H E 3 2 .
Megapodius, corpore subnigro ; rostro fusco, apice albido ; collo ferè
nudo subnigro ; pedibus concolonbus.
C e t oiseau habite les îles des Papous et provient de celle de
Vaigiou. Les habitans de l’île Guébé avec lesquels nous avons eu
des relations, nous ont dit qu’il étoit très-commun dans leur île,
et qu’il pondoit des oeufs excessivement disproportionnés à sa
taille. En effet, ils nous en vendirent un grand nombre de très-
gros et de couleur rougeâtre, qu’ils nous assurèrent provenir de
ce mégapode.
Sur les îles Vaigiou et B o n i, ces oiseaux paroissent vivre dans
une demi-domesticité, à-peu-près comme les canards qui habitent
les marais que traverse la petite rivière de Sèvre, dans le département
de la Charente-inférieure. Les Papous, qui leur donnent