
remarque, parce qu’on a cru qu’elles n’étoient pas susceptibles de
sortir de l’eau.
Le même pays nous en a offert une espèce tout-à-fait nouvelle
qui a été perdue avant qu’on eût pu la dessiner.
Nous dirons un mot du genre dolabelle, qui vient immédiatement
après celui-ci, et que nous avons rencontré à l’Ile-de-France,
aux îles des Papous, sur les grèves de la petite île Rawak, et
nous croyons aussi à Timor. Mais c’est aux Mariannes que nous
avons vu la plus belle , et probablement la plus grande des espèces.
Elle avoit au moins dix pouces de longueur, et réfléchissoit une
superbe couleur verte. Comme l’a supposé M. Cuvier par analogie
avec les aplysies, cet animal laisse transsuder de la partie supérieure
de son corps une matière colorante qui, dans le nôtre, teignit en
violet une grande quantité d’eau dans laquelle nous voulions
le conserver, et qu’à cet effet nous renouvelions souvent. Ce fut
en vain, l’eau ayant manqué, la chaleur en détermina la putréfaction
avant que nous eussions pu en avoir un dessin.
C e n r e B U L L É E . — B ul læa. Lamk.
BULLÉE FÉRUSSAC. — B u l l æ a g u a m e n s i s . n ,
PLANCHE 6 6 , fig. 1 0 , I l et 1 2 .
Bullæa, corpore variegato, ovato-oblongo, planmsculo, superne lobato;
capite duabus appendicibus plants di s tine to.
Testa ovata, pellucida, plurimis line is nigris undulatis longitrorsiim,
et tribus transversè sulcata.
L e mollusque que nous donnons ici comme une huilée, en diffère
sous certains rapports, et seroit susceptible de former une section
dans ce genre, caractérisée par le plus grand développement du
disque tentaculaire, lequel recouvre une partie de la coquille et
s’épanouit en avant sous forme de tentacules, et par deux petits
lobes aplatis placés de chaque côté du corps.
Cet animal est ovale, assez déprimé. L e manteau qui tapisse la
coquille a les Tords peu épais ; il se prolonge par derrière en une
sorte d’appendice festonné placé au-dessus du pied ; entre ce
dernier est la masse viscérale. Le pied est assez épais, également
ovale en avant comme en arrière, bien distinct et non dilaté sur
ses côtés.
La tête est considérable, épaisse, recouverte par une sorte de
Bouclier dermoïde qui s’élargit en arrière en deux grands lobes
contractiles, susceptibles de cacher la partie antérieure de la coquille,
et forme par-devant deux auricules subtentaculaires et aplaties.
Nous n’avons pu apercevoir d’yeux; peut-être est-ce à cause de leur
petitesse. L a bouche, placée à l’extrémité d’une sorte de trompe