
G e n r e SCINQUE. — S c in c u s . Daudin.
SCINQUE JAUNE E T NOIR, mâle. — S c in c u s n ig r o - l u t e u s . N.
P L A N C H E 4 1 ,
Scincus, corpore nigro, luteo vaiùegato; caudâ tereti, apice obtusâ;
pedibus oeqiialibus, digitis humanos simulantibus.
Ce bel annnal est ie seul objet d’histoire naturelle échappé au
naufrage, qui puisse rappeler à l’un de nous le fatigant voyage qu’il
fit au-delà des Montagnes-bleues de la Nouvelle-Hollande.
Nous nous en procurâmes deux individus. Le premier, exposé
dans un chemin sablonneux à un soleil ardent, digéroit les insectes
dont son estomac étoit rempli. Ainsi, les précautions que nous
prîmes pour en approcher doucement afin qu’il n’échappât pas,
étoient bien inutiles, car nous le trouvâmes engourdi et donnant
à peine quelques signes de vie. Le second se trouvoit absolument
dans le même état, et nous pûmes le porter une grande partie de la
nuit dans la poche sans que ie mouvement du cheval le tirât de
sa torpeur. Cette manière d’étre paroît plus spécialement appartenir
à fespèce qui nous occupe, puisque nous en avons vu beaucoup
d’autres très-agiles, quoique leur ventre fût gonflé par les
alimens qu’ils avoient pris.
Ce scinque se fait d’abord remarquer par sa grande taille, qui
est de dix-huit pouces, par sa grosseur, qui en a sept de circonférence,
et par ses formes arrondies et raccourcies, relativement au
développement total. La queue a cinq pouces de longueur, ce qui
n’est pas tout-à-fait le tiers de l’animal.
La téte est triangulaire, aplatie, fortement renflée sur les joues;
le museau obtus,arrondi; les narines, larges, ovalaires, percées au
milieu d’une écaille. La gueule est bien fendue; la langue, aplatie,
très-légèrement bifurquée et pouvant saillir au-dehors. Les dents
sont fortes, obtuses, comme usées, très-espacées sur-tout à la
mâchoire inférieure, où elles sont au nombre de trente-deux: on
en compte vingt à celle d’en-bas. Le conduit auditif est tapissé de
fines écailles, et de plus grandes en recouvrent f ouverture, qui est
très-étroite et dirigée en arrière.
Au milieu de la tête sont placées quatre écailles impaires, en
y comprenant celle du bout du museau, et douze symétriques, en
retranchant celles des narines : toutes sont rugueuses, élevées et
irrégulières. L’oeil est jaune et les paupières squammeuses. On
remarque à la mâchoire supérieure, du côté gauche, six lames
écailleuses, quadrilatères, verticales, et cinq seulement à droite.
Les pattes antérieures et postérieures sont aplaties latéralement,
coudées et dirigées en arrière; elles sont terminées par des espèces
de mains, dont les doigts ont dans leur longueur ies mêmes rapports
que ceux de l’homme, et sont armés d’ongles épais, peu
crochus, couverts en-dedans d’une seule rangée d’écailles. Nous
avons dit que les membres étoient de même longueur; la seule
différence que présentent ceux de derrière, c’est d’avoir les doigts
moins larges et un peu plus longs que ceux de devant.
Le corps est aplati en-dessus, arrondi sur les côtés et sous le
ventre. L’anus est situé un peu en arrière de l’insertion des extrémités
postérieures. La queue, grosse, prismatique à son origine,
finit par s’arrondir, et se termine en pointe obtuse.
Les écailles de la partie supérieure du corps, depuis la tête jusqu’à
la queue, sont rugueuses et non luisantes ; toutes sont osseuses,
formées de plusieurs petites pièces réunies les unes aux autres:
celles des parties latérales de la poitrine sont infiniment plus petites
et plus minces; en général, elles sont ou arrondies ou subtriangulaires.
Le dessous de la queue offre trois rangées d’écailles poly-
Voyage de l'Uranic. — Zoologie.