
G en re FAUCHEUR. — P h a l a n c i u m . Linn. Fabr.
FAUCHEUR ACANTHOPE. — P h a l a n g i u m a c a n t h o p u s . N.
PLANCHE 82 , fig. 2 , /e m â l e ; fig. 3 , l a fem e lle .
Phalangium, corpore fusco triangulari ; femoribus posticis dentatis
acukatisqiie ; abdomine spinis duabus posticis furcatis.
Ces deux faucheurs proviennent du Brésil. Ils vivent en commun,
car nous les avons trouvés réunis dans un trou en terre, tapissé
d’un tissu serré, sur l’aqueduc de la montagne du Corcovado. Nous
supposons que le plus gros est le mâle. Ils sont bien moins vifs et
moins agiles que les faucheurs d’Europe. Nous croyons nous rappeler
que lorsque nous nous en emparâmes, ils laissèrent échapper
une liqueur blanche par leur partie postérieure.
Ces animaux, très-coriaces, sont bruns; leur corps est triangulaire,
élargi en,arrière. Le dos présente un écusson qui suit à-peu-près
la forme du corps. Au-dessus des yeux s’élèvent deux petites pointes.
Plus en arrière on en voit deux autres plus grandes.
De chaque côté de l’abdomen et en dessus, part un très-long
aiguillon dirigé horizontalement et bifurqué à son extrémité. Inférieurement
s’en trouve un autre plus petit. C’est entre eux deux
que naissent les deux dernières pattes, beaucoup plus grandes et
plus fortes que les antérieures, desquelles elles sont séparées par
un espace assez étendu. Leur surface est recouverte de plusieurs
rangées de fortes épines. Près de leur origine, une pointe plus saillante
se dirige en dedans.
Les côtés et le dessous du ventre sont lisses. Les six pattes
antérieures sont très-rapprochées. De ces dernières, c’est la seconde
paire qui aie plus d’étendue, puis la troisième, et enfin lapremière.
Les palpes sont très-développés.
L’individu n." 3, que nous croyons être la femelle, est plus petit ;
ses pattes de derrière sont aussi moins épineuses, et à leur origine
on ne voit pas en dessous l’aiguillon qui existe dans celui que nous
venons de décrire.
M. Kirhy a tiré des phalangmm, un genre qu’il a nommé gony-
leptes, dont une espèce, g. horridus, approche de celle que nous donnons
ici. Elle paroît cependant en différer par le dos, qui est plus
lisse, par les aiguillons de la partie postérieure, qui ne sont pas bifur-
qués, et par des lignes rouges dont la nôtre est dépourvue. ( Voyez
les Transactions de la société Linnécnne, vol, 12.)
Le Brésil fournit plusieurs espèces de faucheurs. Sous les voûtes
humides et sombres de l’aqueduc du Corcovado, qui parcourt la
montagne de ce nom, nous en vîmes une qui a le corps petit,
arrondi, et les pattes excessivement longues et résistantes ; jamais
elles ne se hrisoient ni ne se séparoient lorsque nous prenions
ces animaux.
Nous en avons aussi trouvé dans les grands bois, sur les arbres,
de triangulaires, verdâtres, avec des épines à la partie postérieure
de leur corps, de la base desquelles ils laissoient échapper une humeur
blanche comme du lait.