
support accoutumé, se mêlent, se brisent, s’écoulent, et l’on ne
voit plus rien.
Il en est de même pour beaucoup d’autres polypiers flexibles, sur
lesquels on distingue très-bien Jes animaux en masse, sans qu’on
puisse exactement déterminer leurs formes autrement qu’avec des
instrumens grossissans; tandis qu’il en existe une infinité d’autres,
aussi agréablement que parfaitement organisés, sur la substance
crétacée desquels on n’aperçoit rien, absolument rien d’animé, à
loeil nu du moins, soit en les touchant ou en les examinant sous
1 eau. Beaucoup de corallines, de mélites, d’antipates, de décho-
tomaires, dadéones, de flabeJlaires sur-tout, sont dans ce cas. Des
gorgones, des isis que l’on voit aux galeries du Muséum, conservent
le meme aspect, sont aussi fraîches, et quelques-unes aussi colorées,
que celles que nous avons observées au sortir de Ja mer, au
Port-Jackson, à Timor ou dans les Moluques.
Ordinairement les petites espèces de polypiers flexibles ramifiés
ou encroûtés, fixent peu l’attention, parce qu’elles sont disséminées
et comme perdues dans de grands espaces ; et q u e , pour se les
procurer, il faut Jes rechercher avec soin.
Il n en est pas de même d’une espèce connue sous le nom de
flustre, que nous vîmes aux Malouines. Ses lames, excessivement
minces, recouvrent, enveloppent toutes les substances marines.
C est sur les forêts de fucus qui encombrent les haies de ces îles,
que les flustres paroissent se plaire davantage ; on voit quelquefois
de longues tiges feuillues de ces végétaux qui en sont entièrement
garnies. C e s t de là que viennent toutes celles que nous représentons
dans notre Atlas zoologique. Ainsi , les températures
froides et humides, loin de nuire au développement de ces animaux
, paroissent au contraire Je favoriser dans ces localités.
Il est à remarquer qu on trouve assez fréquemment en Europe
de ces productions fossiles, dans les marbres, le calcaire et Je
silex, qui ont de 1 analogie avec quelques espèces existantes.
S E C T IO N III.
Description des Polypiers flexibles.
L a plupart des polypiers flexibles recueillis durant notre voyage,
l’ont été par les soins de notre collègue M. Gaudichaud, q u i,
ne s occupant point de zoologie , nous a remis tous ceux qu’il
possédoit; et nous devons, comme nous l’avons déjà d it, cette
partie du travail que nous présentons, ainsi que l’anatomie du tu-
bipore inusique , à M. Lamouroux, professeur à l’académie de
Caen.
M