
couches d’humus qui contribuent à l’exhaussement du sol. Voilà
ce que nous avons pu vérifier nous-mêmes sur la petite île Kéra,
située dans la haie de Coupang, à Timor.
Mais pour que ce phénomène d’accroissement s’accomplisse, il
ne faut pas qu il se passe trop loin des grandes terres, parce que
alors les végétaux ne peuvent plus y aborder si aisément, et ces
îlots demeurent presque toujours nus et stériles. Cest pourquoi ce
que disent les navigateurs, de ces îles madréporiques du grand
Océan, qui, couvertes de verdure, sont éloignées de toute autre
terre, nous a toujours paru extraordinaire; d’autant mieux que,
dans ces espaces immenses, la violence des flots, que rien ne peut
amortir, doit empecher le travail des zoophytes. Cependant nous
ne nions pas l’existence de ces îles, qu’il seroit intéressant de Lien
examiner de nouveau; car dès qu entre ies tropiques les naviga-
teuis en rencontrent de basses, prévenus par l’opinion généralement
admise, ils n hesitent pas a dire qu’elles sont madréporiques.
Néanmoins que dîles à fleur d’eau ne reconnoissent pas cette origine
! Nous citerons, par exemple, celle de B on y, située sous
féquateur, dont Ja brillante végétation s’élève sur du calcaire. Il en
est de même de celle des Co cos, devant Guam, qui est composée
de Ja même substance. En général, si elles sont habitées par des
hommes, si par conséquent elles ont des sources ou des lacs d’eau
douce, on peut presque assurer qu’elles ne sont point ou ne sont
quen partie composées de lithophytes, parce qu’il ne peut pas se
former de sources dans leur substance poreuse. Quelques-unes des
îles Carolines, au milieu desquelles nous avons navigué sans pouvoir
nous y arrêter, sont excessivement peu élevées ; nous Jes suppo-
rans encroûtées de madrépores ; et comme elles ont des habitans,
il doit se trouver quelque part un sol propice à l’accumulation
de l’eau douce *.
- E n jetant un coup-d’ ceil sur ies cartes du Voyage du capitaine Kotzebue, on est frappé
de voir plusieurs de ces îles groupées en rond, liées les unes aux autres par des récifs qui
En restreignant Ja puissance de ces animalcules, en indiquant
Jes bornes que Ja nature leur a prescrites, nous n’avons d’autre but
que de fournir des données plus exactes aux savans qui s’élèvent à
de grandes considérations hypothétiques sur la conformation du
globe. En considérant de nouveau ces zoophytes avec plus d’attention
, on ne les verra plus, comblant les bassins des mers, élevant
des île s , augmentant les continens, menacer les générations futures
d’un cercle équatorial solide formé de leurs dépouilles. Leur
influence, relative aux rades dans lesquelles ils multiplient, est
déjà bien assez grande, sans l’augmenter encore. Mais, comparativement
aux masses sur lesquelles ils s’appuient, que sont leurs
couches, souvent interrompues, et qu’il faut chercher avec soin
pour Jes reconnoître, considérées du haut des énormes pitons
volcaniques des Sandwich et de l’île de Bourbon, de ceux des
Moluques, des Mariannes, des montagnes de T im o r, de la
Nouvelle - Gu iné e, &c. &c. ! rien sans doute ; et les zoophytes
solides sont bien loin de pouvoir être comparés aux coquilles dans
Jes matériaux que les uns et les autres ont fournis et fournissent
encore à l’enveloppe terrestre.
paroissent madréporiques, et présenter, par cet arrangement, nne petite mer intérieure et profon
d e , dans laquelle on entre par une ou plusieurs ouvertures. Cette disposition ne seroit-elle
pas due à des cratères sous-niarins sur les bords desquels les lithophytes auroient travaillé '
F IN D E L A Z O O L O G IE .