
G e n r e P É R AM È L E . — P e r a m e l e s . Geoff.
PÉRAMÈLE BOUGAINVILLE. — P e r a m e l e s B o u g a i n v i l l e . N.
Perameles, corpore suprà
tribus ovatis, longis.
au
PLANCHE 5.
à rufo, subtils cinereo ; capite elongato, acuto,
Il est probable que le péramèle que nous avons fait figurer,
remarquable par sa petite taille et le peu de développement de ses
dents canines tant supérieures qu’inférieures, est un jeune individu.
Son corps est alongé, plus lai'ge en arrière qu’en avant; son nez
effilé s’avance au-delà des mâchoires ; ses moustaches sont longues et
bien fournies, ses^eux assez grands ; ses oreilles, de forme ohJongue,
ont un pouce de long, ce qui le distingue du nasuta, avec lequel
il a des rapports et qui les a très-courtes.
Son poil, médiocrement dru, plus abondant sur le garrot, mêlé
d’un peu de feutre, est cendré à l’origine, et roux ou brun à la pointe.
L e pelage, dans toutes les parties supérieures, a une teinte rousse, un
peu moins foncée cependant que dans le dessin. Un cendré légèrement
mélangé de roux se remarque au dedans des membres et au-
dessous du corps. L a queue est d’un roux brun en-dessus et roux cendré
en-dessous. Les ongles sont jaunâtres. Quelques poils isolés très-longs
se font remarquer sur les membres antérieurs près des articulations.
Sa longueur, mesurée depuis l’extrémité des lèvres jusqu’à la naissance
delà queue, est de six pouces : la tête a un pouce neuf lignes;
la queue, deux pouces et demi; les membres antérieurs, un pouce
quatre lignes, et ceux de derrière, deux pouces et demi.
Les dents canines sont petites, peu fortes, et ne dépassent pas
le niveau des premières molaires; tandis que, dans l’espèce à museau
pointu , elles ont une longueur au moins double. De plus, l’espace
interdentaire qui sépare la dernière incisive de la canine supérieure,
est plus grand dans l’individu que nous décrivons que dans
le nasuta; d’où il résuite une longueur encore plus considérable
du museau. L a troisième incisive inférieure est bilobée. Les molaires
tranchantes sont un peu écartées les unes des autres; la
dernière de ces dents est très-petite et comme rudimentaire sur
l’une et l’autre mâchoire. Les dents du fond de la bouche ne paroissent
offrir aucune trace d’usure ; elles sont à base large et à
couronne hérissée de plusieurs petites pointes dont le nombre
varie de cinq à huit. Cette disposition , jointe à des pieds fouisseurs
et au prolongement du n e z , doit faire admettre comme très-
probable ia supposition de M. Geoffroy, qui pense que cet animal
est principalement insectivore. N’ayant eu en notre possession
qu’un seul individu dont l’estomac étoit vide, il ne nous a pas
été possible de vérifier cette conjecture.
Ce péramèle, que nous avons dédié à la mémoire du célèbre
navigateur Bougainville , provient de la baie des Chiens-Marins ;
il a été tué par l’un de nous sous des touffes de mimosas, au bas
des dunes de la presqu’île Péron. Il marchoit en sautillant à la
manière des lièvres. N’étant que blessé, il poussa des cris aigus,
comme le font les rats en pareille circonstance.
Si les trous que nous avons vus sur l’île Dirck-Hatichs, appartiennent,
comme nous sommes disposés à le croire, à une grande
espèce de péramèle, l’opinion de M. le professeur G eo ffro y , que
ces animaux doivent fouir, seroit dès-lors pleinement confirmée.
Une grande espèce, récemment découverte, fut donnée à l’un
de nous, à Bathurst, au-delà des Montagnes-hleues. Elle pouvoit
avoir environ deux pieds, de la tête à l’extrémité de la queue : son
pelage étoit roux brun en-dessus et comme fauve en-dessous. Nous
la perdîmes au naufrage de l ’Uranie.
Voyage dt l ’Vranie. — Zoologie. ^