
G e n r e D A S Y U R E . — D a s y u r u s . Geoffi
DASYURE MAUGÉ. — D a s y u r u s M a u g e i . Geoff.
Annales du Muséum, tom. 111, pag. 359.
P L A N C H E 4 .
Dasyurus, corpore suprà oleagino, subths cinereo, albo punctato ;
caudâ concolore.
C e t animal, découvert par le naturaliste Maugé, lui a été dédié
par M. le professeur Geoffroy-Saint-Hilaire, dont nous allons
emprunter les expressions.
« Il est plus petit que le dasyure à longue queue; son museau
« m’a paru plus alongé et plus d é lié , les oreilles un peu plus
>■> grandes, les pieds plus profondément divisés et son poil plus long
et plus doux au toucher ; son pelage, olivâtre en-dessus et cendré
« en-dessous, est d’un effet au moins aussi agréable. Il est mou-
» cheté de blanc comme dans le macrourus, avec cette différence
» que les taches sont répandues plus élégamment sur tout le corps
« et sont toutes à-peu-près de même grandeur. L a queue est d’une
« même teinte, de la couleur du dos, tirant cependant davantage sur
le roux. Les poils ne sont verdâtres qu’à leur pointe; ils sont, dans
le reste de leur longueur, cendrés; ceux au contraire qui forment
« les mouchetures blanches sont tout-à-fait de cette couleur. »
L individu sur lequel le dessin a été fait a deux pieds trois pouces
de longueur totale; sa tête a trois pouces et une ligne; son corps,
de 1 occiput à 1 origine de la queue, onze pouces; la queue elle-
même en a douze : ses oreilles, qui ont neuf lignes de largeur et
onze de hauteur, présentent,dans l’état naturel, une couleur rosée.
nuancée par les ramifications de petits vaisseaux sanguins très-déliés.
Quelques détails sur les moeurs des dasyures ne seront pas sans
intérêt pour les naturalistes. Nous en avons conservé un vivant à
bord de la corvette l ’Uranie, pendant l’espace de cinq mois. Cet
élégant petit animal étoit très-franc et ne cherchoit point à mordre,
quelques tracasseries qu’on lui fît. Fuyant la lumière un peu trop
vive et recherchant fobscurité, il se plaisoit heaucoup dans la niche
étroite qu’on lui avoit préparée. Lorsqu’en doublant le cap Horn,
on voulut ia lui rendre plus chaude, pour le préserver du froid,
il arracha et rejeta au-dehors les fourrures qui la tapissoient.
Il n’ctoit pas méchant; mais on ne remarquoit point qu’il fût
susceptible d’attachement pour celui qui le nourrissoit et le cares-
soit, comme nous avons vu un coati le faire. Chaque fois qu’on le
prenoit, il paroissoit effrayé et se. cramponnoit par-tout à l’aide de
ses ongles assez aigus. L ’instant de ses repas étoit une scène toujours
curieuse pour nous : ne vivant que de viande crue ou cuite, il
en saisissoit les lambeaux avec voracité ; et lo r^ u ’il en tenoit un
dans sa gueule, il le faisoit quelquefois sauter en i’air et le rattrapoit
avec adresse, apparemment pour lui donner une direction plus
convenable. II s’aidoit aussi avec les pattes de devant; et quand il
avoit achevé de manger, il s’asseyoit sur son train de derrière, et
ifottoit long-temps et avec prestesse ses deux pattes l’une contre
l’autre, absolument comme nous nous frotterions les mains, les
passant sans cesse sur l’extrémité de son museau, toujours très-lisse,
très-humecté et couleur de laque, quelquefois sur les oreilles et la
tête, comme pour en enlever les parcelles d’alimens qui auroient
pu s’y attacher. Ces soins d’une excessive propreté ne manquoient
jamais d’avoir lieu après qu’il s’étoit repu.
Ces animaux sont encore assez communs au port Jackson et
dans les environs ; mais comme on leur fait la guerre, parce qu’ils
sont malfaisans, ils deviendront bientôt aussi rares que le sont les
fouines dans quelques-unes de nos contrées.