
gis en haut et en Las. L a forme du nez, comme nous l’avons vu,
correspond à cette disposition, qu’augmente encore la largeur des
apophyses montantes des os maxillaires supérieurs, dirigées en
avant. Ces os etix-mémes sont beaucoup plus larges que dans la
race européenne, ce qui, dépendant sur-tout du développement
de l’apophyse malaire, donne à la face de ces insulaires sa largeur
remarquable.
L ’ouverture antérieure des fosses nasales est très-évasée à sa
partie inférieure; cet évasement est plus considérable même que
chez les Nègres.
Les os mj^aires sont dirigés plus en avant, et les apophyses
zygomatiques plus larges et plus saillantes.
On remarque, dans la planche n.° 2 de l’atlas, la largeur et la
profondeur plus grandes des sinus maxillaires et frontaux mis à
découvert par la fi-acture des os. L e dessinateur, M. Chazal, a
copié avec fidélité cet accident, de même qu’un coup d’instrument
tranchant qui a altéré le pariétal gauche.
L ’arcade alvéolaire est d’une épaisseur très-remarquable à la
partie qui correspond aux dents molaires; l’une des têtes [^planche
n f i) a cette arcade un peu dirigée en avant et en haut, dans la
portion correspondante aux incisives et aux canines : la voûte
palatine, plus développée dans le diamètre transversal, a moins
d’étendue d’avant en arrière.
L a grandeur du trou palatin antérieur indiqueroit-elle un développement
plus considérable du ganglion naso-palatin et un
organe du goût plus parfait!
L ’une de ces têtes, que nous n’avons point fait dessiner, très-
irrégulière, offre dans les deux moitiés de la boîte crânienne une
différence considérable. Ici l’aplatissement, au lieu d’être dans le
sens du diamètre antéro-postérieur, est oblique de droite à gauche
et d’arrière en avant. L e pariétal gauche est également fort aplati,
ce qui diminue heaucoup la capacité du crâne de ce coté, d’où
il devoit résulter une grande inégalité dans les hémisphères cérébraux.
Cette tête ressemble en cela à celle de Bichat, avec cette
différence que la dépression postérieure se trouve du côté opposé.
Une autre tête présente deux saillies osseuses dans le conduit
auditif
Enfin une dernière, plus petite, semble avoir été celle d’une
femme : la partie antérieure est moins large et moins relevée,
l’occipital plus bombé à sa partie supérieure, et la portion écailleuse
du temporal plus aplatie. C ’étoit très-probablement une
jeune femme, puisque les saillies osseuses sont peu prononcées,
et qu’aucune suture n’est ossifiée.
Après avoir fait connoître la constitution physique des Papous,
nous allons esquisser rapidement les facultés morales et intellectuelles
de ces peuples. Ils sont remarquables par leur circonspection,
portée souvent jusqu’à la défiance; ce qui est, d’après l’observation,
une sorte d’instinct dans les hommes à demi sauvages,
comme chez la plupart des animaux. Il faut ajouter que, dans les
Papous, la défiance doit être souvent mise en jeu par les guerres
que leur font les pirates de quelques îles environnantes, qui fondent
sur eux à i’improviste, et les emmènent en esclavage.
Sans entrer ici dans de plus grands détails sur leurs coutumes,
détails qui appartiennent plus spécialement à la partie Historique
du voyage, nous dirons seulement que, lorsque, dans un simple
canot, l’un de nous visita le village de Boni, tous les habitans s’enfuirent
dans les bois, avant même qu’il eût été possible de les apercevoir.
C ’est sans doute cet état d’alarme, presque habituel chez
ces insulaires, qui leur a fait placer leurs maisons vis-à-vis de récifs
dangereux, dont seuls ils connoissent les passages, afin d’avoir le
temps de se soustraire à leurs oppresseurs.
Les Papous paroissent avoir des dispositions au vol. Cette inclination
vicieuse est, pour ainsi dire, innée chez tous ces peuples,
qui s’y livrent avec plus ou moins de ruse et de dextérité.
Voyage de l'Uranic. — Zoologie. 2