
des rapports, nous le laissons sous ce nom jusqu a ce qu’on soit à
portée de l’observer de nouveau.
C ’est dans l’île Cuam, en parcourant les bords de la mer avec
M. Pellion, que nous trouvâmes ce mollusque, dans un lieu, où il y
avoit peu d’eau. Ses couleurs, quoique sombres, étoient d’un velouté
si pur, que notre compagnon désespéra de les rendre, malgré son
habileté dans l’art du dessin.
Cet animal a deux pouces de longueur ; son corps est ovalaire,
assez alongé, presque aplati, présentant en-dessus, vers les deux
tiers postérieurs, une large rainure qui le fait paroître comme coupé
en deux. L e manteau déborde le pied tout autour. A une des extrémités,
on voit deux tentacules, ou plutôt deux renflemens, dépassant
à peine le manteau, lesquels sont ornés dans leur contour,
ainsi que ce dernier, d’un beau vert d’émeraude. La couleur du
corps est bleu foncé avec des reflets verts.
L ’ayant examiné dans l’eau pendant assez long-temps, nous avons
positivement remarqué que, lorsqu’il rampoit, la partie qui se présentoit
la première étoit celle qui, toute unie et lisse, se trouvait
opposée à des appendices postérieurs qu’on pourroit prendre pour
des tentacules, mais qui n’en sont pas.
Ce mollusque est rare aux Mariannes, car nous ne l’avons rencontré
que cette seule fois.
C e n r e PO R C E LA IN E . — C y p r æ a . Linn.
PORCELAINE GÉSIER — C y p r æ a v e n t r i c u l u s .
Lamk. Annales du AAuséum, tome 15, page 4j2.
PLANCHE 7 2 , fig. 6 et 7 .
Cypræa ovato-ventricosa, castanea, subtiis albida; maculâ dorsali
albâ lanceolatâ; lateribus cinereo-lividis, transversim lineaüs.
Nous ne pouvons mieux faire que d’emprunter à M. de L a marck
la description qu’il a donnée ie premier de cette porcelaine,
qui n’a point encore été figurée.
» Cette espèce est voisine, par ses rapports, de la porcelaine sai-
» gnante et de la livide, mais elle en est bien distinguée par ses
»caractères. C ’est une coquille ova le, bombée sans être bossue,
» épaisse, pesante et qui a deux pouces et demi de longueur. Elle
» ressemble en quelque sorte à un estomac d’oiseau. Son dos, d’un
» brun marron, présente dans le milieu une tache lancéolée blanche
» et longitudinale; ses côtés sont d’un gris livide et finement rayés
» en travers. L e dessous et les dents de l’ouverture sont blan-
» châtres. »
Elle habite la Nouvelle-Hollande.
Celles que nous avons rapportées proviennent de Guam. Elles
présentent quelques légères différences entre elles dans la tache
lancéolée de la partie supérieure, laquelle est, ou plus claire, ou
plus ou moins large, et traversée par trois ou quatre petites bandelettes
d’un roux clair. Ce dernier caractère existe dans toutes
ces coquilles. L a porcelaine gésier est rare dans le commerce et
se vend ordinairement cent francs.