
tion. Dans l’état naturel, la houche plissée du polype s’érige davantage,
sans cependant s’élever au-dessus du sillon transversal
qui la contient. Elle s’enfonce au moindre contact, ainsi que toutes
les parties les plus saillantes. Il semble alors qu’il n’y ait plus d’animal.
Dans son accroissement, à mesure qu’il élève ses cloisons,
il ies agglutine et les bouche par la base. Cette augmentation en
épaisseur est très-limitée; il en est de même de celle en largeur,
qui ne dépasse guère six ou sept pouces de diamètre. Lorsqu’on
le sort de l’eau, il laisse écouler une albumine limpide et ne tarde
pas à périr. L e plus ordinairement les gemmules des fongies se
développent sur le sable sans y adhérer : alors elles sont planes,
ou bien bombées en-dessus, concaves en-dessous. Quelquefois elles
adhèrent à d’autres madrépores par un pédicule plus ou moins
alongé. Ceci paroît plutôt tenir à des causes locales qu’à des différences
d’espèces. Il est rare qu’il y ait plusieurs individus réunis
dans les fongies orbiculaires. Il n’en est pas de même dans celles
qui prennent un très-grand développement en longueur, comme
dans l’espèce connue sous le nom de limace, par exemple, où il
arrive assez souvent que plusieurs polypes travaillent adossés; ce
qu’on distingue très-bien sur le polypier par le nombre de sillons
où se trouve toujours le centre de chaque individu.
Dans notre espèce rouge, comme dans toutes les autres, l’animal
tapisse chacune de ses lames, et sur le sommet des plus grandes
la teinte passe au jaune. L a seule différence de forme qu’il nous
ait présentée d’avec ceux qui n’étoient pas aussi vivement colorés,
sont des languettes d’un rouge plus fon c é , comme triangulaires,
placées en rayonnant à quelque distance de la circonférence. Lorsqu’on
touchoit ces appendices, ils s’affaissoient brusquement. Sont-
ce de vrais tentacules! nous ne le croyons pas, parce qu’ils sont
susceptibles de varier en nombre.
Nous ne connoissons que Forskal qui ait ào n n é , planche 4 ^,
une bonne figure du polype d’une fongie, sans dire de quelle
couleur ii étoit. Les nombreux mamelons dont il est recouvert
correspondent à ceux qui sont représentés ici, excepté que leur
forme est arrondie, au lieu d’étre triangulaire.
Les animaux des fongies, des caryophyllies, des oculines, des
astrées, de certaines méandrines et de quelques autres encore,
doivent être considérés comme ayant entre eux les plus grands
rapports d’organisation, et tous voisins des actinies, dont plusieurs
ont la forme et la consistance. Les fongies vivent ordinairement
séparées ; mais nous venons de voir qu’on en trouve de réunies, et
dont les animaux se touchent. En s’élevant peu à p e u , ou en
descendant, comme on voudra, on arrive par les oculines et certaines
caryophyllies à étoiles excessivement rapprochées, jusqu’aux
méandrines, qui ne présentent plus qu’une masse continue, et pour
ainsi dire confluente, de polypes.