
couverte de nouvelles espèces , viendront sans doute éclairer
sur la place la plus convenable à leur donner. L ’indécision, du
reste, est circonscrite entre les deux sous-genres cochlitome et
cochlogène.
Les hélictères servent d’ornemens aux insulaires du grand Océan,
qui en font des colliers ou des bracelets, et se les pendent aux
oreilles et même au nez. Aussi les premiers exemplaires qu’on se
procura dans le commerce, étoient, ainsi que le dit Chemnitz,
percés d’un trou qui servoit à y passer un cordon. Dixon, et sans
doute les naturalistes du voyage de Co ok, achetèrent ces coquilles
aux femmes du pays, qui déjà s’en étoient servies comme de
bijoux; mais celles rapportées par l’expédition de l ’Uranie sont
entières. Quoique toutes les espèces ne soient pas également jolies,
celles que les insulaires emploient sont en effet, par leur brillant,
leur poli, leur couleur et leur petite taille, très-propres à offrir
un article de toilette aux beautés des îles de la mer du Sud. Le
Muséum possède deux exemplaires du turbo lugubris de Chemnitz,
qui est l’espèce rapportée par Dixon ; ils ont été vendus à Londres
à M. Dufresne, comme ayant orné les oreilles de la reine de Taïti.
Cette espèce est d’un beau noir de jaïet, polie, luisante, et terminée
par un sommet d’un hlanc d’ivoire. Des parures faites avec
ces coquillages ne siéroient point mal sur une belle peau, et pourroient,
sans doute, entrer en concurrence avec diverses graines
d’Amérique, que les dames portent en négligé à Paris et à
Londres.
Quelques espèces sont sénestres et ne paroissent pas être des
monstruosités des coquilles dextres. Nous présumons que c’est à
tort que Chemnitz a ainsi considéré celle qu’il décrit sous la dénomination
de turbo lugubris sinistrorsus, comme étant la monstruosité
gauche du véritable turbo lugubris décrit par Dixon. Nous
n’avons pas vu assez d’exemplaires de ces deux coquilles pour décider
à leur égard. C ’est à tort aussi que Spengler et Chemnitz les
ZOOLOGIE. 4 7 7
crurent fluviátiles, sans doute d’après ce que rapporte Dixon, qu’on
les lui donna comme se trouvant dans les eaux douces. Les hélictères
sont terrestres ; et nous ne doutons point que leurs animaux
ne soient du genre hélice.
H É L IC T È R E S .
Caractères de ce groupe. Bouche courte, en croissant; péristome
simple ou épaissi intérieurement et régulier ; columelle torse, plus
ou moins saillante et arquée, ou munie d’un pli qui tourne sur
elle et la fait paroître subtronquée ; ombilic masqué ou exactement
clos ; le dernier tour de spire est quelquefois plus court que les
autres réunis.
Férussac, Prodrome; Limaçons, pag. ;6 .
Voici les espèces connues de ce groupe ;
Coquille conifo.rme.
HELIX VULPINA. Féruss.
PLANCHE 6 8 , fig. 1 3 et 14.
Testa sinistrorsa, conica, clongata, vertice obtuso; nitida, argiitè
striata ; epidermide fulvo vel rufo -fugaci; apice pallido ; anfractibiis y j
convexiusculis, suturis distinctis, duplicatis; aperturâ semi-lunatâ, albâ;
peristomate intiis incrassato ; columellâ albâ vel roseâ, arcuatâ ; rimâ
umbilicali 11011 distinctâ.
Férussac, Prodrome ; Limaçons, pag. 60, n.° 4 2 9 .
a. ) Rufa, unicolore, pl. 68 * , fig. i 3.
& ) Rufâ, fascia lata brunea, pl. 68 * , fig. i4-
E l l e habite les îles Sandwich.