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yeux sont noirs, portés sur un pédicule cylindrique brun. Les an
tennules les dépassent.
Les pinces sont légèrement renflées et épineuses, la gauche un
peu plus grosse que la droite. Les seconde et troisième paires de
pattes, plus longues quelles, se terminent par un ongle noir.T outes,
ainsi que les pinces, sont couvertes de longs poils fauves. Leur
couleur est un rouge violacé parsemé de petits points blancs en
dessus et en dessous. Mais un caractère très-saillant qui fera reconnoître
ce crustacé au premier aspect, et dont on a omis de
parler, ce sont de larges lunules, d’un blanc bleuâtre, qui occupent
le troisième tarse des trois premières paires de pattes.
La queue, vésiculeuse, est munie du côté gauche de plusieurs
appendices profondément trifides et poilus. Ce pagure habite les
îles Sandwich. Son corps est excessivement aplati, comme si l’on
eût employé un effort mécanique; mais on sait que le plus souvent
cette particularité tient à l’étroitesse de l’ouverture de la coquille
dans laquelle ces animaux vivent.
D E U X IÈM E D IV IS IO N .
PAGURE LARRON. — P a g u r u s l a t r o . Fabr. Bosc. Latr.
C a n c e r l a t r o . Linn. Syst. tom. 2 , p. 1 0 4 9 , n." 56.
C a n c e r c r u m e n a t u s . Rhumph. 7 1w<jar, tab. 4 ; Séba, tom. 3, tab. 21,
fig. I et i.
C a n c e r a s t a c u s l a t r o . Herbst. Cane. tom. 2 , p. 34. tab. 24.
Bi r c u s l a t r o . Leach.
P L A N C H E 80.
Pagurus, testâ suturis quadrifidâ; caudâ simplici, subtùs ventricosâ. Latr.
Il sembleroit qu’Olivier a fait la description de ce crustacc
seulement d’après la figure de Séba; nous composerons la nôtre
d’après les caractères que va nous offrir l’individu que nous avons
sous les yeux, et dont les couleurs sont très-exactement rendues.
Ce pagure est le plus grand de tous ceux du genre. Dans notre
dessin, il n’est représenté qu’à-peu-près au quart de la grandeur
qu’il peut acquérir.
Son chaperon est terminé en pointe avancée. Les antennules
dépassent un peu les pinces ; elles sont divisées à leur extrémité,
aplaties , articulées, flexibles et molles comme un organe qui doit
servir au tact. Les antennes extérieures sont très-longues, cétacées
et munies à leur base d’une lame triangulaire. Les yeux sont gros,
velus, portés sur des pédicules cylindriques et courts pour la grosseur
de l’animal.
Son corselet est arrondi, convexe, formé de plusieurs pièces
séparées au milieu par deux lames triangulaires réunies par leur
sommet; ce qui, jusqu’à un certain point, peut donner, comme
l’a dit Olivier, l’idée d’un X très-alongé. Les deux pièces latérales
sont larges; les autres, qui peuvent varier en nombre, le sont infiniment
moins.
La queue est crustacée, large et formée de cinq pièces ovalaires
convexes en dessus, concaves en sens opposé. La première est
infiniment petite comparativement à la seconde : les autres décroissent
ensuite de grandeur selon leur ordre numérique. Les
pinces sont volumineuses, dentelées sur les bords ; ia gauche est
plus grosse que la droite. Leurs serres sont garnies de fortes dents.
Les trois paires de pattes qui suivent sont aussi denticulées et couvertes
de poils à leur extrémité, qui est munie d’un ongle noir. Au
bout des quatrièmes pattes, qui sont petites, on remarque une pince.
La dernière paire, excessivement déliée, velue, blanchâtre, ne peut
servir à la progression, et demeure presque toujours cachée sous
les plaques de la queue. Les pinces et les autres pattes sont marquées
d’incisions transversales plus ou moins garnies de faisceaux
de poils. Elles se répètent sur ie corselet et le chaperon, mais elles
f