
VOYAGE AUTOUR DU MONDE.
Genre D IA C O P E . — D i a c o p e . Cuv.
DIACOPE CALVET. — D i a c o p e t i m o r i e n s i s . N.
PLANCHE 5 7 , fig. l.
Diacope, corpore rubro, aurato; pinnâ dorsali radiis quinque et viginti;
pinnâ ani undecim; caudâ rectè terminatâ.
B. 7. D. A P. .6. V. 6. A. |. C. 17.
L e nom donné à ce poisson est encore celui d’un des médecins
de la marine morts de la fièvre jaune. Cette maladie sévit avec beaucoup
de violence sur le navire dont M. Calvet étoit le chirurgien-
major ; car son collègue, M. Vidal, y succomba aussi *.
C e diacope est comprimé latéralement; son dos est très-arrondi,
sa bouche grande : ses mâchoires, presque égales, sont armées par
devant de dents aiguës, derrière lesquelles on en trouve d’autres
plus petites; la lèvre supérieure est un peu rétractile. Chaque
narine s’ouvre par deux ouvertures assez éloignées l’une de l’autre,
au-devant de l’oe il, qui est grand et de couleur d’or.
L e préopercule est finement dentelé dans tout son contour ;
l’opercule, lisse au contraire, se termine en arrière par une pointe
membraneuse, aplatie, sur laquelle est appliqué un aiguillon peu
apparent. Ces deux pièces sont recouvertes d’écailles. A leur partie
inférieure, se montrent plusieurs rayons des branchies, qui dans cet
individu sont au nombre de sept.
“ M. Calvet, si digne de nos regrets par son instruction, son caractère et son courageux
dévouement, s’enferma avec un officier de la marine atteint de la fièvre jaune, pour lui
donner ses soins. L’officier mourut. On trouva l’histoire de sa maladie complètement rédigée
par ce médecin; elle se terminoit par ces mots ; /j>, mort. M. Calvet mourut le i f { D e l d
Fièvre jau n e observée aux Antilles et sur les vaisseaux du Roi; parM. Kéraudren, Paris, 1823-)
ZOOLOGIE. 307
L a nageoire du dos, arrondie, composée de vingt-cinq rayons, en
a onze fortement aiguillonnés, le premier plus petit; des quatorze
articulés, quelques-uns sont plus longs et embrassés à leur base par
de nombreuses écailles, ce qui leur donne l’air d’être supportés
par un appendice charnu. Il en est de même pour la nageoire de
l’anus, qui a trois forts aiguillons, celui du milieu infiniment plus
développé, lesquels sont suivis de huit rayons articulés.
L a queue semble sortir de l’espèce d’échancrure que forment entre
elles ces deux nageoires. Ses rayons, au nombre de dix-sept, sont
coupés droit, et recouverts, assez loin de leur base, par de petites
écailles formant des bandes longitudinales symétriques et séparées.
Les pectorales, falciformes, atteignent le milieu de l’anale; elles
ont seize rayons, et les ventrales six, dont le premier, plus court
est aiguillonné.
L a ligne latérale suit la courbure du dos. Les écailles sont petites,
serrées, denticulées sur leurs bords, comme chez les mulles.
La couleur générale est un rouge brillamment doré. A u milieu de
la partie supérieure de la nageoire dorsale paroît une strie noirâtre.
Ce diacope a été péché à la ligne dans la rade de Coupang,
à Timor : quoiqu’il n’y eût que quatorze brasses d’eau, dès qu’il
fut à l’air, on vit sortir son estomac boursouflé, comme dans les
poissons qui, vivant à de très-grandes profondeurs, supportent une
pression considérable.
DIACOPE DE VAIGIOU. — D i a c o p e v a i g i e n s i s . N.
Diacope, corpore suprà arcuato, subluteo, lineolis fuscis oblique super-
positis; aculeis dorsalibus decem ; rostro subacuto.
B. 6. D. A- P- >4. V. 6. A. f C. 17.
L e dos de ce poisson décrit une courbure régulière : son front
est élevé ; son museau alongé, pointu ; sa bouche assez grande,
3 9 *