
à la saison. Dans notre individu, cette couleur n’est pas trèsfoncée.
Sa longueur totale est de dix-huit pouces; celle du hec, de
deux pouces dix lignes. Les ailes, très-longues, arrivent à un
pouce de l’extrémité de la queue , qui est carrée ; elles ont à leur
pli un tubercule corné, arrondi comme celui du bec-en-fourreau,
tubercule dont nous ne savons pas qu’on ait fait mention. L e bec
est d’un jaune orangé v if ; mais cette couleur perd de son intensité
ou s’efface par la dessiccation. Les mandibules sont toujours écartées
vers la pointe ; c’est un caractère constant : l’inférieure offre
en - dessous, un peu en avant des narines, un rendement très-
saillant.
Les pieds sont charnus, de couleur rosée ; les doigts sont larges,
légèrement bordés ; celui du milieu a vingt-une lignes de longueur ;
les tarses ont un peu plus de deux pouces. L ’oeil et Jes paupières
sont orangés.
Les huîtriers sont des oiseaux très-défians, qui vivent en troupes
nombreuses. Comme iis se nourrissent de petits crustacés et des
mollusques qui habitent des coquilles, ils ne quittent presque jamais
les bords de la mer ; mais il ne faut pas croire que leur bec soit assez
fort pour ouvrir les huîtres, comme leur nom semble l’indiquer.
L e cri aigu et prolongé qu’ils poussent en s’envolant, les fait
reconnoître de loin. Ils ont 1 habitude de chasser la nuit; car dans
nos courses nocturnes sur les plages désertes de l’île Dirck-Hatichs,
c’est le seul oiseau que nous ayons rencontré. Ils ne nagent pas habituellement
; toutefois lorsqu ils sont trop pressés, il n’hésitent
point à le faire, et s’en acquittent assez bien. C ’est ce dont nous
fumes témoins un jo u r , aux îles Malouines, en allant pour en
ramasser un que nous avions abattu.
G e n r e B E C -EN -FO U R R E A U . — C h i o n i s . Forst.
BEC-EN-FOURREAU BLANC. — C h i o n i s a l b a . Foist.
V a g i n a l i s a l b a . Gmelin, Syst, pag. 705.
V a g i n a l i s c h i o n i s . Laih. Syn, pi. 89.
C h i o n i s n e c r o p h a g u s . y\e i\\. N o u v . Diet, d ’hist, nat.
P L A N C H E 30.
Chionis, corpore toto albo; rostro apice subnigro ; facie verrucis
subflavis obsitâ; nodo alarutn subfiavo ; pedibus crassis riibro-nigri-
cantibus..
C e t oiseau, dont l’espèce unique est le type du genre, est assez
difficile à classer dans un ordre méthodique. Celui que nous avons
donné au Muséum, où il ne se trouvoit pas auparavant, a été
placé par M. Cuvier entre les foulques, avec lesquelles il a quelques
rapports par la forme du bec, et les giaroles.
Les plages les plus reculées de l’hémisphère austral sont la patrie
du bec-en-fourreau. Forster, qui l’a fait connoître le premier, le
trouva sur la terre des Etats. L e nôtre, qui fut tué par-M. Bérard
aux îles Malouines, étoit alors occupé à se repaître de moules,
dont la force de son bec lui donne la facilité d’ouvrir les valves.
Sa chair fut mangée, et elle n’exhaloit aucune mauvaise odeur,
comme celle des oiseaux de la même espèce que Forster se procura,
et qui probablement s’étoient nourris de cadavres d’animaux à
moitié corrompus.
Les diverses figures qu’on a données de cet oiseau, sont en
général si mauvaises, que nous avons cru devoir en offrir une
meilleure, faite d’après l’original réduit à mi-grandeur.