
bords, les nervures, une raie transverse et maculaire, très-noirs.
Le dessous des secondes ailes ne diffère du dessus que parce que
les taches noires orbiculaires y sont plus grandes et ordinairement
au nombre de sept. Le bord interne de ces mêmes ailes est garni
de poils soyeux d’un brun jaunâtre.
La tête, les antennes, les pattes, le corselet et la poitrine sont
noirs, et l’abdomen est d’un beau jaune, tant en dessus qu en dessous.
Le milieu du corselet offre trois taches vertes, et il y a sur chaque
côté de la poitrine des taches d’un rouge cinabre.
La femelle, que Linné a nommée panthoüs, est d’environ un
pouce plus grande que le mâle, auquel elle ressemble parla couleur
de l’abdomen et des taches de la poitrine. Ses ailes, dont le dessous
est plus gai que le dessus, sont d’un brun noirâtre, avec l’extrémité
plus foncée. Les premières ont de part et d’autre, entre le milieu
et le bord terminal , une hande transverse de taches blanchâtres
inégales, interrompues ou échancrées, à 1 exception des trois supérieures
qui sont presque en fer de flèche. Les secondes ailes offrent,
sur la partie correspondante, une rangée également transverse de
six taches blanchâtres, grandes, en forme de coin , sablées de brun
jaunâtre en arrière, et marquées chacune, sur leur milieu, dune
tache noire orbiculaire, ou un peu cordiforme. Outre cela, les
échancrures de ces ailes sont d’un hlanc jaunâtre, et les ailes de
devant ont un liséré interrompu de cette couleur.
Tels sont ordinairement, aux Moluques, les deux sexes du papillon
priam.
Nous avons rapporté de l’île Rawak un mâle un peu plus petit,
et qui se distingue des autres par une ligne verte rameuse, disposée
longitudinalement sur le milieu de la surface supérieure des premières
ailes. Cet individu étoit accompagné d’une femelle qui
forme aussi variété, en ce qu’elle a une grande tache blanchâtre
sur le disque des premières ailes, et en ce que les taches de ses
secondes ailes sont réunies.
Dans la très-petite île où nous rencontrâmes le priam, les
mâles étoient séparés des femelles, dans un lieu sombre, frais
et touffu, au pied de la petite montagne qui est à gauche en
entrant dans la rade. Ils voloient rarement et se tenoient cachés
sous les feuilles des arbres. Les femelles, au contraire, beaucoup
plus grandes, fréquentoient les taillis où le soleil dardoit ses
rayons ; elles s’embarrassoient dans l’épaisseur de cette vigoureuse
végétation, et il étoit facile de s’en emparer, même avec la main:
aussi prîmes-nous un grand nombre des uns et des autres. Ils ont
tous été perdus, à l’exception d’un seul, qui appartenoit à l’un de
nous. Ces papillons sont encore assez chers dans le commerce :
à notre arrivée au Havre, on nous offrit 30 francs de l’unique
individu qui nous restoit, et qui a été déposé au Muséum.