
G e n r e TU B IPO R E . — T u b i p o r a . Linn.
TUBIPORE MUSIQUE. — T u b i p o r a m u s i c a . Linn.
Gmel. S y s t . nat. p. 3 7 5 3 , n,° i.
S o l. et E l i i s , p . 1 4 4 , n .° tab . 2 7 .
L a in k . t. I I , p a g . 2 0 p , 11.° i .
C u v i e r , t. IV, p a g . 7 1 .
L am x . p . 6 6 , t. 2 7 .
C h am is so et E y s en h a rd t . A c t . cur. nat. d e B o n n .
PLANCHE 88.
Tubipora ruberrima, septis transversis tnbos perpendiculares con-
nectens.
Os poLyporttm tentaculis octo cinctum.
B e a u c o u p de naturalistes ont parlé du tubipore musique. Im-
perati, Welsch, Petiver, Tournefort, Valentin, BUtner, l’ont décrit
sous le nom de tubulaire. J . Bauhin, Besler, Morison, Mercati,
Rumphius, l’ont appelé alcyon. Ces auteurs ne disent rien ou presque
rien de l’animai de ce brillant polypier, à l’exception de Gmelin,
qui se borne à ces deux mots, animal nereis, encore avec un point
de doute.
Sir Joseph Banks et le docteur Solander, élève de Lin n é, dans
leur Voyage autour du monde, rapportent qu’ils ont vu plusieurs
fois des bancs énormes de tubipores musiques, avec les polypes qui
les avoient construits.
Péron, dans la relation du Voyage de Baudin aux Terres australes,
dit d’une manière plus poétique qu’exacte : « Ici l’animal du tuhi-
» pore musique, tout fier de l’éclat de sa demeure, étaloit ses beaux
35 tentacules verts et frangés; on eût dit, en voyant au-dessus des flots
33 les grandes masses globuleuses qu’il fo rm e , d’autant de pelouses
33 de verdure reposant sur un sol de corail. » Les polypes, lorsqu’ils
sont étalés, ne doivent-ils pas recouvrir l’ensemble du massif î Ce
contraste agréable produit par les masses rouges et vertes, n’existe
que dans l’imagination; d’autant qu’un drap marin et une couche
limoneuse recouvrent presque toujours le polypier
MM. Chamisso et Eysenhardt sont les seuls naturalistes qui
aient indiqué ce que pouvoit être l’animal du tubipore.
D ’après cette analyse rapide de ce qu’ont publié les naturalistes
qui nous ont précédés, il est aisé de voir combien sont bornées nos
connoissances sur son organisation.
I^e polypier présente plusieurs étages de tubes cylindriques,
inarticulés, en général droits, quelquefois flexueux, parallèles entre
eux, et un peu rayonnans. Ils sont séparés les uns des autres par
des intervalles assez grands, et se soutiennent réciproquement au
moyen des cloisons horizontales extérieures qui les réunissent.
De chaque tube sort un petit animal membraneux, de couleur
vert d’herhe brillant. Sa houche est au centre d’une petite concavité
fermée par une membrane qui doit être relevée en bosse
dans l’état de vie. Elle est entourée de huit tentacules parfaitement
semblables. Leurs bords présentent deux ou trois rangs de papilles
charnues, très-rapprochées, au nombre de soixante à quatre-vingts
» C ’est ce qu’on peut vérifier sur le fragment assez considérable contenu dans l’esprit de vin,
et déposé dans les galeries d’anatomie comparée du Muséum de Paris,
T im o r est le seul lieu où nous ayons rencontré ce polypier avec ses animaux. On en
trouve beaucoup dans la baie de C ou p an g , en masses isolées et globuleuses, mais jamais en
bancs continus. Lorsqu’ ils sont recouverts de quelques pouces d’e au , les polypes qui les habitent
étalent leurs tentacules, et offrent véritablement alors une belle pelouse de verdure. Ils les
rentrent dès que la m er, en se retirant, les laisse exposés à l’ardeur immédiate des rayons du
sole il, et 1 on ne voit plus que ies plis de ia membrane extérieure. C ’est à-peu-prés l’état que le
tubipore présente dans l’alcool.
A in s i, au premier aspect de ces polypes confiuens, à celui de leur masse pierreuse souillée
par le limon de la mer, on ne pourroit vraiment pas dire qu’ ils appartiennent aux brillans
échantillons de la même espèce qui ornent ies collections,