
Notre individu a vécu quelques jours à bord de l ’Urame : il
devint victime de la férocité d’un chien que nous avions pris aux
îles des Papous, et qui l’étrangla au moment où il s’avançoit vers
lui en cherchant à le caresser*.
Nous avons rapporté de l’île Dirck-Hatichs plusieurs têtes de
potoroos, qui ont à-peu-près les mêmes dimensions que celle de
ïhypsiprymnus White, mais qui en diffèrent par l’étendue plus considérable
de la cavité tympanique, par la largeur des arcades zygomatiques,
ce qui les rapproche de celle du kanguroo élégant, et
par la brièveté de la voûte palatine. Elles appartiennent à une
espèce nouvelle, que nous proposons d’appeler potoroo Lesueur
hypsipiyrnnus Lesueur .
Il existe au Muséum de Paris le squelette d’un potoroo dont Ja
tête, longue de deux pouces onze lignes, est plus mince, plus
pointue et plus alongée en cône que les précédentes. Les incisives
supérieures mitoyennes et les canines ont plus de longueur; la caisse
du tympan est moins développée ; les arcades zygomatiques sont
plus étroites et moins convexes. L ’extrémité des os du nez dépasse
le niveau des dents incisives supérieures. Nous proposons pour
cette espèce le nom de potoroo Péron hypsiprymnus Peron ], du
savant et infortuné naturaliste qui l’a transporté le premier en
Europe.
* Nous avions d’abord pensé, avec M M . Desmarest et Frédéric C u v ie r , que c’étoit une
nouvelle espèce de kanguroo, et nous l’avions nommé kanguroo à queue grêle \_kangurus
lepturus] ; mais depuis lors, ayant retrouvé la tête de cet anima l, qui avoit été éga rée , nous
avons reconnu trés-facilement tous les caractères du genre hypsiprymnus.
G e n r e K AN G U RO O . — K ä n g u r u s . Geoffi
KANGUROO LAINEUX. — K ä n g u r u s l a n i g e r . N.
K a n g u r o o r o u x . Desm.
P L A N C H E
Kängurus lanosus pills suprà ferrngineo-rubris ; pectore ventreque
subalbidis ; auriculis ovalibus, longis, pilosis.
Ce kanguroo, dont nous n’avons eu qu’une peau en assez mauvais
état, nous fut donné, au Port-Jackson, par M. Fraser, botaniste,
directeur du jardin du gouverneur à Sydney, qui l’avoit tué aux
environs du port Macquarie. Il se distingue par sa grande taille ;
mais son caractère essentiel est un pelage doux au toucher, court,
serré, lanugineux et comme feutré. Chaque poil, considéré isolément,
est frisé et présente la même couleur dans toute son étendue;
c’est une véritable laine; tandis que, dans les autres kanguroos, la
laine est en-dessous et le poil en-dessus.
L a couleur du pelage est d’un roux ferrugineux, semblable à celui
de la vigogne, sur ia tête, le cou, le dos, les flancs, les épaules, la
face externe des cuisses et le dessus de la queue. Cette couleur s’éclaircit
par degrés en avançant sous le ventre, au milieu duquel
elle finit par être blanchâtre, de même que sous le cou, en-dehors
de l’avant-bras et de la jambe, et à la partie interne des membres
antérieurs et postérieurs.
Les oreilles, couvertes en-dehors de poils grisâtres et en-dedans
de poils J)lancs, paroissent plus longues que dans les autres grandes
espèces. On peut aussi faire la même remarque pour la queue et
les jambes postérieures ; mais nous ne pouvons donner ces der-
Voyage de l'Urnnle. — Zoologie. ^