
en fuyant et gagnant les trous qu’ils s’étoient creusés dans le
sable. Il paroît qu’ils ne faisoient que de changer d’enveloppe ;
car leur mollesse étoit extrême. La nuit, ils sortoient en si grand
nombre, qu’en longeant la grève pour chasser des tortues, nous
les écrasions sous nos pieds.
Les matelots en prirent pour les manger ; mais à cette époque,
qui étoit la mi - septembre de l’hémisphère austral, ils étoient
comme vides et ne purent rien fournir à notre subsistance.
G e n r e THELPHUSE. — T h e l p h u s a . Latr.
THELPHUSE CHAPERON-ARRONDI. — T h e l p h u s a r o t u n d â . N.
PLANCHE 7 7 , fig. I.
Thelphusa, testâ levi, lateribus turgidâ, crenidatâ, anticè rotundâ;
colore subtils violaceo.
L e caractère spécifique de ce crustacé est d’avoir au-dessus de
son chaperon rabattu, un renflement demi-circulaire très-saillant
et bombé, se terminant latéralement par deux petits lobes arrondis,
desquels partent deux raies profondes. Un sillon bifurqué en arrière
divise ce renflement en deux parties. De chaque côté, le têt
forme deux bosselures considérables, s’élevant au-dessus du centre,
et ayant une arête denticulée à leur sommet; elles finissent en
devant par deux pointes qui forment l’extérieur de l’orhite. L’oeil
est presque entièrement caché dans une fossette profonde.
Le dessus du tét est marqué de sillons et d’inégalités : il est
d’un brun rougeâtre supérieurement, violacé en dessous; la queue,
très-large, cordiforme, blanchâtre, est formée de six pièces. Les
pinces sont grosses, alongées et brunes. Les huit autres pattes sont
rayées en travers de taches d’un brun plus clair ; leur dernier article
est denticulé sur les côtés et muni d’un ongle aigu.
Cette espèce a près de trois pouces de largeur; elle habite les
bords des petites rivières de l’île Guam, où elle se creuse des trous
profonds. Ces animaux, excessivement défians, s’éloignent peu de
leurs terriers et y rentrent au moindre bruit ; de sorte qu’il faut
etre preste pour s’en emparer.