
A in s i, nous n’eussions pas cherché à reproduire un oiseau qu’on
s’est attaché à si bien faire connoître, si, parmi ceux que nous avons
rapportés, il ne s’étoit trouvé un mâle dans tout son développement,
et dont la partie supérieure du bec est surmontée, à sa
naissance, d’une grosse excroissance charnue, qu’on suppose, avec
raison, devenir plus saillante au temps des amours. Sous l’équateur,
cette époque seroit alors dans les mois de janvier et de février.
Ces colombes habitent les mêmes lieux que la précédente. Elles
se perchent à la cime des arbres les plus élevés, et font entendre
des roucoulemens ou , pour mieux dire, de sourds mugissemens,
capables d’efîfayer.
Nous ne pouvons mieux faire que de citer la description d’un
naturaliste aussi distingué que M. Temminck.
« Ces oiseaux diffèrent sensiblement pour la taille, dit cet auteur,
» à raison de l’abondance ou de la disette en grains ou en fruits
« qui leur servent de nourriture.
» Cette espèce a le bec foiblement arqué vers la pointe ; il est
33 plus fort, d’une substance plus cornée que ne l’est d’ordinaire
33 le bec des pigeons. Les tarses sont robustes, très-courts et en
33 partie emplumés ; les doigts ont des rebords charnus qui forment
33 une plante de pied épatée comme dans les pigeons coiombars.
33 Les pieds de cette colombe ressemblent à ceux des calaos.
33 L e mâle adulte a toute la tê te , le c o u , ainsi que les parties
33 inférieures du plumage, d’un beau gris bleuâtre; le manteau, le
33 d os, les grandes et les petites couvertures des ailes sont d’un
33 beau vert fon cé , à reHets métalliques ; les grandes pennes alaires,
33 ainsi que les pennes secondaires, sont d’un bleu verdoyant ; la
33 queue, composée de douze plumes, est d’un beau bleu de roi
33 changeant en vert doré ; en-dessous, ces plumes sont noirâtres.
33 Les couvertures inférieures de la queue sont d’un roux ferru-
33 gineux. Les pieds sont rouges, le bec et les ongles n o irs, et
33 l’iris d’un rouge orangé.
ZOOLOGIE. ,2 1
>3 L a femelle, toujours moins forte de taille que son mâle, a
33 en général tout le plumage d’une couleur plus terne que ce der-
33 nier; le cou et le ventre ont une teinte vineuse : sur la nuque
33 est un grand espace roussâtre foncé. 33
Les légères différences que présente notre individu sont d’avoir
la couleur grise du ventre nuancée de rougeâtre, le dessous des
ailes d’un gris sombre, et quatorze plumes à la queue au lieu de
douze.
Sa longueur totale est de quinze pouces et demi ; celle de la
queue est de cinq pouces ; l’aile , dans le repos, a neuf pouces dix
lignes ; le bec, un pouce.
COLOMBE PAMPUSAN. — C o lum b a P a m p u s a n . N.
P L A N C H E 30.
Columba, corpore rufo ; caudâ transversè nigro fasciatâ ; rostro nigro ;
pedibus rufulis.
C ette petite colombe habite l’archipel des Mariannes et vient
de l’île de Guam, où elle est rare. On peut dire que l’ensemble
de son plumage est roux ; cependant il présente diverses nuances
de cette couleur que nous allons décrire.
La tête est petite, d’un roux tirant sur le rougeâtre. L e co u ,
la poitrine et le ventre sont simplement roux; les plumes du dos
reflètent un brillant métallique un peu verdâtre; les scapulaires et
les couvertures supérieures et inférieures de la queue sont bordées
d’un roux v if ; l’extrémité des grandes pennes est brun clair.
La queue a douze pennes; elle est assez longue, rougeâtre, avec
une large ligne noirâtre vers l’extrémité.
Le bec, long de neuf lignes, est noir, mince, effdé, un peu
Voyage de l'Uranic. — Zoologie. j ^
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