
niers caractères que comme douteux. L e dessin que nous présentons
n’a de rigoureusement exact que la couleur; les formes y
ont été ajoutées par M. A . Prévost , avec i’habileté qu’on lui
connoît ; elles appartiennent à des études faites sur des animaux
vivans du même genre.
Voici les dimensions que la peau a pu fournir:
Longueur du corps, du bout du muse.tii à l’origine de la queue. . oP“" '“ -
------------ de la queue....................................................................................... t . 5
------------ de la tê te , du bout du nez à l’occiput............................ o. 8
------------ des oreilles........................................................................................ o. 4
-------------- des membres antérieurs.............................................................. i . 10
------------ des membres postérieurs....................................................... 3. o
L a dénomination de laineux convient parfaitement à ce kanguroo
, et nous ne doutons pas qu’on n’en trouve d’autres avec
des couleurs différentes, mais dont ia fourrure sera de même
nature. Déjà l’un de nous, dans un voyage au-delà des Montagnes-
bleues, en avoit rapporté une espece grisâtre, dont le poil appro-
choit beaucoup de notre kanguroo laineux, qu’on désigne communément
au Port-Jackson sous le nom de kanguroo rouge. Ce
dernier est très-rare dans cette colonie, et il faut aller fort loin
au-delà des Montagnes-bleues pour se Je procurer. M. John üxley,
dans ses longues et pénibles incursions dans l’intérieur de la Nouvelle
Galles du Su d ,n ’en a rencontré que sur les bords de la rivière
Lachlan, où il a vu aussi une autre espèce remarquable par Ja
petitesse et la forme de sa tête, et dont jusqu’alors il n’avoit été
fait aucune mention.
Nous avons assisté à une chasse aux kanguroos dans les environs
de Botany-bay. On force ces animaux avec de grands levriers
que Ion fait venir d’Angleterre. Nous en avons fait une autre
dans les Montagnes-bleues, aux environs de la rivière C o x; et nous
avons remarqué que lorsque les kanguroos étoient vivement poursuivis
par les chiens, ils couroient toujours sur leurs quatre pieds.
et n’exécutoient de grands sauts que quand ils rencontroient des
obstacles à franchir. Ce n’est que dans un état de tranquillité qu’ils
cheminent à l’aide seulement de leurs extrémités postérieures, en
se servant de leur queue tendue roide comme d’un balancier, pour
prévenir la chute en avant qui pourroit avoir lieu sans cela. Cette
allure étonne ceux qui fobservent pour la première fois. Ainsi, sur
un terrain uni, il ne seroit pas facile à un kanguroo de se soustraire
aux chiens en faisant des bonds, par la raison que sa queue,
quoique forte et longue, ne pourroit pas assez rapidement rétablir
l’équilibre nécessaire pour en recommencer d’autres. Ce n’est que
dans des circonstances locales qu’il tire un grand avantage de ce
moyen. Il ramène donc à chaque pas qu’il fait sa tête près de terre;
il semble alors se blottir.
Cette chasse n’est pas sans danger pour les chiens. Les kanguroos
leur opposent deux armes puissantes, la queue et le gros
ongle de leurs pieds de derrière ; ils les étourdissent avec la première
, et leur font avec la seconde des blessures profondes et
quelquefois mortelles.
Nous avons été à portée d’observer, sur un jeune kanguroo de
la petite espèce conservé assez long-temps à bord de l ’Uranie, que
ces animaux, quoique essentiellement herbivores, comme le prouve
l’organisation de leur système digestif, ont une singulière aptitude
à manger de tout ce qu’ils rencontrent, du pain, de la viande,
même du boeuf salé et du vieux cuir, du sucre, de la confiture, &c. ;
tout leur est bon : ils boivent aussi du vin et de l’eau-de-vie.
Nous devons ajouter que la chair des kanguroos est fort bonne
à manger, et qu’elle a un goût analogue à celle du cerf