
La trompe elle-même est fort longue, considérable, ovale, et un
peu aplatie dans une grande partie de son étendue ; elle se renlloit
vers son extrémité en une sorte de tête, qui est peut-être extensible
dans l’état de vie. On voyoit très-bien que cette énorme trompe
étoit composée de trois couches de fibres musculaires ; une externe,
oil elles étoient annulaires ou transverses ; une médiane, longitudinale,
et une interne, également transverse comme l’externe, mais moins
épaisse. Elle ne renfermoit aucune trace de parties cornées ou de
dents, ni à son orifice antérieur, ni à son origine dans la cavité
buccale; on remarquoit seulement en cet endroit beaucoup de
replis formés par la membrane muqueuse, qui se prolongeoient dans
la racine de la trompe. En arrière, à son origine , étoit la véritable
masse buccale, petite, ovale, déprimée, saillante dans la trompe
comme dans un museau de tanche à ouverture transverse ; ses parois
étoient épaisses : on y distinguoit fort bien les muscles rétracteurs
et constricteurs, et la membrane interne y formoit des plis longitudinaux,
presque réguliers, comme tranchans, plus blancs et plus
durs que le reste.
L ’anus étoit à l’extrémité d’un assez petit tube, à peu de distance
de la terminaison de l’ov idu c , qui s’ouvroit par un orifice très-
grand.
Nous n’avons pas observé d’individu mâle.
G e n r e P T É RO C È R E . — P t e r o c e r a . Lamk.
PTÉROCÈRE ARAIGNÉE. — P t e r o c e r a c h i r a g r a .
PLANCHE 7 0 , fig. 4, 5 e t ô.
L e corps de ce mollusque est en général comprimé, et la
masse des viscères remplit presque toute la spire de la coquille.
L e manteau est double, fort mince; il enveloppe le corps. Ses
bords descendent assez et sont bien entiers, sans aucune indication
de lobures ni de iaciniures, même du côté droit, où la coquille
est profondément digitée. Ils forment un ovale alongé bien ferme
dans toute sa circonférence, et se prolongent en avant et en arrière,
de manière à produire, sur-tout en avant, une sorte de gouttière,
mais sans qu’ils soient à peine plus épais qu’ailleurs.
L e pied, dans fétat de contraction, étoit petit, comprimé latéralement,
du moins en arrière, où il sembloit presque tranchant. Ce
n’étoit qu’en avant qu’il étoit élargi, aplati en-dessus, et qu’il paroissoit
pouvoir servir à la locomotion. Nous n’avons pas remarqué
de sillon transverse antérieur, mais une excavation assez profonde.
Il portoit, en arrière, presque tout-à-fait sur le dos de sa pointe,
un petit opercule en forme d’ongle.
L a tête, peu distincte, se prolongeoit en avant par une sorte
de trompe ou d’organe subcylindrique renflé à son extrémité, et dont
l’ouverture, en forme de fente verticale, étoit plissée dans toute sa
circonférence ; elle avoit du reste beaucoup de rapports, pour sa
structure, avec la trompe des buccins, étant comme elle pourvue,
dans la ligne médiane inférieure, d’un ruban lingual garni de dents
ou d’aiguillons recourbés en arrière sur deux rangs principaux.