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s’amincissant, et se termine par une pointe déliée, triangulaire,
très-coriace, rugueuse, d’une couleur rougeâtre très-vive.
La partie antérieure présente une ouverture large, qui est la
bouche, fermée en (a) par un appendice vermiforme aplati, musculeux,
strié longitudinalement et de couleur violacée; de sorte
que lorsque l’animal veut prendre des alimens, il est obligé d abaisser
ou d’élever cette espèce de lèvre, selon la position dans laquelle
il se trouve placé. Un peu après cette ouverture, de chaque côté
du canal alimentaire, sont deux grands points noirs quadrilatères,
logés dans la substance gélatineuse qui les recouvre, et auxquels
se rendent deux filets nerveux : ce sont probablement des yeux.
Le tube digestif est large ; on peut facilement suivre sa direction
sur le dessin, où il présente une ligne bleuâtre; il va s ouvrir dans
l’enfoncement qui existe à la partie supérieure du corps, en (é). Cette
disposition de l’anus pourroit faire supposer que ce mollusque a
été considéré et représenté dans un sens renversé ; ce qui seroit
fort possible, car ces animaux ont une organisation si simple et des
mouvemens si peu sensibles, que toutes les postures leur sont indifférentes.
La surface du corps est parsemée d’une multitude de petits tubercules
, et l’on ne voit aucun vestige de nageoire ni de branchies.
Gen re MONOPHORE. — M o n o p h o ra . N,
Corps libre, gélatineux, transparent, alongé, pyramidal, un peu aplati;
arrondi à une de ses extrémités, pointu à l ’autre ; ayant un tube
digestif à une seule ouverture munie de deux lèvres ou valvules. Deux
yeux
MONOPHORE RUDE. — M o n o p h o r a a s p e r u m . N.
PLANCHE 8 7 , fig. 4 et 5.
Monophora, corpore gelatinoso, hyaliño, pyramidaü, suprà rotundo,
áspero ; ore valvulis duabus instructo ; binis oculis nigris !
M. B o r y de S a in t -V in c en t avoit donné le nom de monophore
à un mollusque qui depuis a été appelé pyrosome par Péron. Cette
dernière dénomination ayant prévalu, nous donnons celle de
monophore au nouveau genre que nous établissons.
C’est en allant à la haie des Chiens-Marins, par 3 i “ de latitude
Sud, le thermomètre centigrade étant à 1 que nous avons trouvé
cet animal gélatineux, transparent. Sa longueur est d’environ trois
pouces, et sa largeur d’un seul. Mis dans un vase, quoique mort,
il prit une position verticale. Sa partie supérieure est arrondie,
couverte de petites aspérités coriaces; il diminue de largeur inférieurement
, en se terminant par une pointe obtuse. L’ouverture
de la bouche, située vers l’extrémité la plus large, est munie de deux
petites languettes placées au dessus et au dessous. Dans \afgure y.,
la supérieure est relevée; l’inférieure, plus grande, est abaissée, de