
Tout son plumage est d’un blanc peu éclatant; les plumes du
cou sont un peu soyeuses. L e bec est fort g ro s , légèrement arrondi,
d’un blanc sale, noirâtre à la pointe; sa longueur est de
quinze lignes ; sa circonférence , de vingt-cinq à la base. L a mandibule
supérieure, un peu arquée, convexe, ne dépasse que de très-
peu 1 inférieure. Les plaques cornées qui entourent la base du bec
sont immobiles, à l’exception, peut-être , de celle dont la mandibule
supérieure est recouverte, qui paroît susceptible de mouvement.
Les narines sont latérales et irrégulières; les joues nues,
jaunâtres, avec des caroncules de la même couleur.
Les pieds, d’un noir rougeâtre, sont largement écailleux et charnus
sur les bords, comme ceux des huîtriers. Des trois doigts de devant,
celui du milieu a vingt lignes de longueur ; la membrane qui unit
les deux extérieurs est courte. Les tarses ont dix-neuf lignes de
hauteur; les ongles sont noirs.
L a ile dans le repos a neuf pouces et demi de longueur; son
pli est muni d’un tubercule jaunâtre. Les extrémités des grandes
pennes étant un peu usées, nous n’avons pu bien établir leur rapport
de grandeur; cependant, nous croyons la seconde et ia troisième
les plus longues. Elles atteignent jusqu’à environ un pouce
de la queue, qui est large et presque carrée.
L a longueur totale de l’oiseau est de quinze pouces. L a couleur
de l’oeil est blanchâtre ou plombée.
Sous-GENRE G R ÈB E . — PoDicE P S . Lath.
GREBE ROLLAND. — P o d i c e p s R o l l a n d . N.
P L A N C H E 3 6 .
Podiceps , rostro nigricante ; cristâ nigrâ laxâ ; genis albis ; oculis
ruberrimis coruscis ; collo pectoreque fusco-nigricantibus.
Nous donnons à cet oiseau le nom d’un de nos compagnons,
qui a rendu des services de plus d’un genre à l’expédition, soit
en chassant pour l’histoire naturelle, ou bien en contribuant à
nous nourrir par son adresse, après que nous fûmes naufragés sur
ies plages désertes des Malouines. C ’est dans ces îles que M. Rolland,
maître canonnier de l ’Uranie, a tué le grèbe dont nous allons faire
la description. Bougainville en parle sous le nom de plongeon à
lunettes ; mais ce n’est pas un plongeon proprement dit ; et Pernetty
fut frappé comme nous de l’éclat de ses yeux, dont l’iris est, dit-il,
du plus beau rouge de cinabre carminé.
Le cou, le haut de la poitrine et le manteau sont d’un brun noir ;
les plumes du sommet de la tête sont noires, longues, et forment
une huppe lâche au-dessus de l’occiput ; l’espace entre le bec et l’oeil
est noir aussi. On remarque sur les côtés de la téte un petit pinceau
de plumes blanches un peu écartées, qui contraste avec la couleur de
la huppe et du cou. L e bas de la poitrine et le ventre sont d’un roux
teinté de brun. Les ailes, blanches en-dessous, sont brunes en-dessus,
avec un trait blanc plus ou moins apparent selon les individus ; du
roux et du brun se voient auprès de la queue, qui n’est autre chose
qu un petit faisceau de plumes soyeuses. L e bec et les ongles
sont noirâtres.