
G en re M U L L E ou SU RM U L E T . — M ul lus . L ïtîw.
MULLE MULTIBANDE. — M ullus m u l t j f a s c ia t u s . N.
M o u a n o , en idiome sandwichien.
P L A N C H E 5Ç), f i g . I .
Mullus, cirris geminis ; maculis quinque fuscis, transversis ; altéra
ponè oculum ; caudâ bisulcâ.
B. 3. I . ” D. 7. 2. ' D. 9. P. 15 . V. 6. A. 7. C. .5 .
C e mulle, qui a pour patrie les îles Sandwich, a le corps légèrement
arrondi, les mâchoires égales, les dents fines et séparées.
Les deux barbillons ne dépassent pas l’opercule ; l’os qui les supporte
est très-proéminent. L ’oeil est couleur d’or, et les narines
n’ont qu’une seule ouverture. L ’opercule a un aiguillon court, mais
acéré ; il est recouvert, ainsi que les joues, de larges écailles; infé-
rieurement, il est débordé par une portion de la membrane des
ouïes.
L a première nageoire du dos est triangulaire et armée de sept
rayons aiguillonnés, dont le premier est plus court et plus fort:
la seconde en a neuf articulés ; le dernier, beaucoup plus long, et
divisé en deux par la base, se porte très-obliquement en arrière. La
queue est fourchue, à lobes égaux, avec quinze rayons recouverts
d’éçailles à leur origine. Les pectorales en ont le même nombre ;
l’anale, sept dirigés en arrière ; et les ventrales, six, avec une écaille
alongée et pointue de chaque côté de leur base.
L a ligne latérale est peu courbée: sur toute sa longueur, et
de distance en distance, de petits groupes de rayons forment
comme des fragmens d’étoile. Ce caractère est commun à plusieurs
espèces de ces poissons; ainsi que d’avoir des écailles larges et très-
finement dentelées sur ies bords, de sorte que, comme le remarque
M. de Lacépède, on éprouve une résistance en promenant ia main,
de la queue vers la tête de l’animal.
Celui qui nous occupe, de couleur rougeâtre, a une tache
noirâtre derrière l’oeil ; une légère ligne semblable passe au-dessus
de l’orbite : cinq bandes perpendiculaires de la même couleur
régnent de distance en distance sur toute la longueur du corps
dans sa partie supérieure. Deux ou trois petites raies jaunes se font
remarquer à la nageoire de l’anus et à la deuxième dorsale : le dernier
rayon de celle-ci est alongé et noir.
On trouve, à la page 29 du singulier et intéressant Recueil des
poissons de Renard, un mulle qui approche beaucoup de celui-ci.
Ce seroit le même, que cela ne nous auroit point empêchés de le
faire représenter, parce que les figures de ce livre, bonnes à consulter
pour connoître quel étoit alors l’état de la science, sont loin
de suffire aujourd’hui.
C’est à Owhyhi que nous nous procurâmes le nôtre. Nous vîmes
la femme d’un chef de cette île se régaler d’un de ces poissons,
ainsi que de beaucoup d’autres : l’apprêt n’en étoit ni long ni recherché,
car elle les dévoroit crus de la manière la plus dégoûtante ;
on avoit seulement l’attention de les tremper dans de l’eau de mer,
apparemment pour en faciliter la déglutition.