
G e n r e C A R Y O PH Y L L IE . C a r y o p h y l l i a . Lamk.
CARYOPHYLLIE ANGULEUSE. — C a r y o p h y l l i a a n g u l o s a .
L am k . A n im . san s vert. t. 2 , p a g . 2 2 9 , n .” 1 3 .
P L A N C H E f i g . 9 , 1 0 et I I .
Caryophyllia ccspitosa; ramis brevibus, erectis, creberrimis; stellis
orbicuLito-sinuatis, irregularibus.
A p r è s les fongies, viennent dans l’ordre naturel les caryophyllies,
dont les animaux ont tant de rapports avec elles, ainsi qu’on peut
le voir en comparant les parties du polypier sur lesquelles ils sont
implantés. Dans quelques espèces, il semble voir des fongies agglomérées
et longuement pédiculées. Les polypes sont de même
membraneux, charnus et étendus à la surface des étoiles terminales.
Mais ils diffèrent autant les uns des autres par les couleurs que par
les dimensions qu’ils sont susceptibles d’atteindre.
L ’espèce de caryophyllie la plus remarquable par sa gentillesse,
est la fasciculée, qu’on nomme vulgairement l ’oeillet, et dont ies
animaux dépassent les rosettes pointues. Cela doit être ainsi pour
qu’ils puissent déposer entre les faisceaux, la substance calcaire
qui sert à les unir les uns aux autres, comme dans le tubipore
musique. On en trouve de verdâtres à l’Ile-de-France, de vertes,
de brun rougeâtre et d’autres teintes encore, aux Mariannes. Nous
croyons même que des espèces, semblables pour la forme des polypes
et des polypiers, varioient dans les couleurs.
L a caryophyllie de la planche ()6 , figure j i , n’est qu’une variété
de l’anguleuse ; elle en diffère seulement en ce que le pédicule qui
supporte chaque étoile est moins long, et que les rosettes ont des
lamelles moins profondes. M. Taunay l’a dessinée dans l’eau,
lorsque ses polypes, d’un beau vert de pré et ne dépassant point le
limbe de 1 étoile, étoient dans la position dans laquelle ils sont
représentés. La réunion en groupe de ces animaux, formant des
masses légèrement arrondies, produisoit sous les eaux un très-ioii
efîet.
Donati, qui a eu connoissance du polype de la caryophyllie en
arbre de la Méditerranée, en a donné une figure qui, bien qu’elle
soit défectueuse en quelques points, indique cependant la forme
générale qu’il doit prendre sur le polypier. Mais sur-tout il ne faut
pas s’y méprendre, et croire que fauteur ait voulu figurer un polype
saisissant sa proie : il l’a tout simplement représenté très-grossi,
occupant l’espace qui existe entre le centre et la circonférence de
l’étoile.
L a figure II de ia même planche est, pour la forme du polypier
seulement, la vraie caryophyllie anguleuse de M. de Lamarck. L a
lettre A représente une étoile dépourvue de polypes, afin qu’on
puisse plus facilement distinguer sa forme.
Les animaux qui occupent les rosettes du polypier, sont si singuliers,
si différens de ce qu’ils devroient être, que, bien qu’ils
aient été examinés à plusieurs reprises et dessinés sur les lieux mêmes
avec heaucoup d exactitude, nous ies donnons avec la i-estriction
que l’on doit toujours mettre dans un fait qui paroît extraordinaire
et contrarier l’ordre d’organisation établi dans ces lithophytes. En
effet, un polypier lamelleux ne peut être produit que par un polype
de même forme que lui. Ici, point du tout; la substance pierreuse
est bien lamelleuse, mais les animaux qui sont fixés dans ses an-
ftactuosités, sont cylindriques, très-alongés, d’un vert foncé, arrondis
chacun a leur extrémité libre, qui est marquée d’une foule
de petits points, et tellement pressés q u e , malgré les séparations
qui existent entre les étoiles, ils se touchent par leur sommet et
Voyage de l'Uranie. — Zoologie. O -