
Sous-GENRE MOURINE — R a ïa . Linn. ; M y l io b a t is . Dumér,
RAIE A CINQ AIGUILLONS. — Raïa quinqueaculeata. N.
F a n ih i t a s s i , en langue des îles Mariannes.
M u r c i é l a g o d e la m a r , par les Espagnols qui habitent cet archipel.
PLANCHE 4 3 , fig. 3.
Rà ia, rosti-o elongato in orbem desinente ; corpore ocellis coendeis
notato ; caudâ quinqué azuléis longissimis cretiatis armatâ.
Nous nous bornerons à fixer l’atteniion sur cette singulière espèce
de raie, prise à Guam, une des îles Mariannes, et dont le dessin,
fait sur les lieux par M. Arago, a malheureusement été perdu. Ayant
seulement pu conserver la queue d’un animal aussigrand, nous l’avons
déposée au Muséum, et nous n’avons pas hésité à la faire représenter
dans nos planches.
La raie à laquelle cette queue appartenoit, du poids d’environ cent
livres, a le museau alongé et arrondi à son extrémité. Sa couleur
générale est d’un brun foncé, parsemé de taches rondes d’un bleu
céleste. La forme particulière de sa queue armée de cinq dards très-
longs, barbelés et sailians à l’extérieur, nous a déterminés à lui
donner le nom de ràie à cinq aiguillons. Nous ne pouvons dire
précisément quelle est la longueur de cette queue, parce qu’elle
nous a paru tronquée par accident. On trouve dans Aldrovandi la
figure d’un de ces poissons à deux aiguillons; mais jusqu’ici on
n’en connoissoit pas qui en eussent cinq.
Les habitans des îles Carolines, qui, sans boussole et seulement
à l’aide des étoiles, se hasardent dans de frêles esquifs à faire des
traversées de cent lieues, montent sur un manche plusieurs de ces
dards, et s’en servent, dans leurs pratiques superstitieuses, pour
conjurer la tempête.
G en re DIODON. — D iod on . Linn.
DIODON BLEU. — D i o d o n c æ r u l e u s . N.
P L A N C H E Ô5 , f i g . 5.
Diodon, dorso cærideo ; ventre nigro punctato ; aculeis densis, basi
tnquetris.
Ce poisson, dont la forme paroîtra toujours singulière, a été
pris sous l’équateur, au Nord de la Nouvelle-Guinée, par 142" de
longitude à l’Est de Paris. M. Taunay en a représenté les couleurs.
Cependant nous ne pouvons indiquer exactement les caractères
des nageoires, parce que l’individu s’étant conservé en boule dans
l’alcool, elles se sont desséchées au point que nous n’avons pu
compter cpie douze rayons à celle du dos et une vingtaine environ
aux pectorales.
Mais le dos et les côtés de ce diodon colorés d’un beau bleu,
son ventre argenté et ponctué de noir, le feront facilement distinguer
des autres espèces. Ses nageoires sont arrondies; il a les yeux
grands et argentés; et les piquans, fixés au corps par trois points
triangulaires, sont très-développés en raison de la petitesse de
l’animal.
Ayant parcouru long-temps les contrées équatoriales, nous avons
rencontré beaucoup de ces poissons, qui ne se plaisent que dans
les températures élevées. On ne les mange point : aux îles Mariannes,
on en a même une certaine horreur, parce qu’on les croit venimeux.
Seroit-ce parce qu’ils se nourrissent quelquefois de madrépores!
Lors de notre séjour sur ces îles, nous trouvâmes dans l’estomac
d’un de ces animaux plus d’une livre de débris pierreux du
Voyage de l'Uranie. — Zoologie. 26