
VOYAGE AUTOUR DU MONDE,
des nageoires dorsale, caudale et anale sont aussi parsemés de
petits aiguillons. On remarque çà et là de légers appendices charnus
et flottans comme dans le haliste pénicilligère de Péron.
La teinte générale de cet individu, dans son état naturel, est un vert
de mer clair parsemé de points noirs sur Jes joues et de lignes noires
ponctuées et longitudinales sur le reste du corps ; des taches pareilles
existent sur les membranes qui réunissent les rayons des diverses
nageoires, et l’on remarque près du dos deux macules noirâtres.
Ce baliste provient de la baie des Chiens-Marins, à la Nouvelle
Hollande; il a été assez facilement pris à la main par l’un
de nous, à une très-petite profondeur. Sa longueur est de cinq
pouces dix lignes; sa hauteur, de quatre pouces, prise de l’extrémité
de l’épine dorsale à celle du bassin.
Nous l’avons dédié à l’un des officiers de l ’Uranie, M. Alphonse
Pellion, qui a rendu à l’expédition des services importans et de
plus d’un genre, comme on peut ie voir par les beaux dessins dont
il a enrichi l’Atlas historique, et par ceux qu’il a fournis, avec
autant d’habileté que d’obligeance, à la partie zoologique de notre
Voyage.
BALISTE FER-A-CHEVAL. — B a l i s t e s h i p p o c r e p i s .
Balistes, corpore elongato, nigricante ; fasciâ nigrâ semicirculari la
tenbus ; caiidâ subrotundâ quatuor acidéis instructâ.
D. 35. P. 13. A. 33. C. 12.
C e t t e espèce est grande, alongée, ovoïde, de couleur noire,
remarquable par une bande noir foncé en fer-à-cheval placée sur
les flancs, et dont la convexité est dirigée en avant ; bande d’où ce
poisson a tiré son nom.
Son museau est gros : Ja mâchoire inférieure dépasse un peu celle
d’en haut ; elle est munie de dents larges, dont quatre antérieures
dirigées en arrière s’enfoncent profondément sous Ja mâchoire
supérieure ; les dents d’en haut sont plus étroites. L’oeil est rond,
jaunâtre ; les narines ont deux orifices. Le grand aiguillon de la
première dorsale n’a qu’un pouce de hauteur, ce qui est peu relativement
à la grandeur du poisson ; il est simplement rude ; le
second ne s’aperçoit pas. La distance entre eux et la seconde dorsale
est de plus de deux pouces et demi. Cette nageoire, peu élevée,
compte trente-cinq rayons flexibles, et i’anaie, qui est de même
forme, trente-trois. La queue est longue, épaisse, munie de quatre
aiguillons dirigés en arrière, sur deux lignes égales: la nageoire
est arrondie et formée de douze rayons ; les pectorales, très-petites,
en ont treize.
Le ventre est gros et saillant, et l’os du bassin très-mobile. La
peau est chagrinée, à-peu-près comme dans les roussettes, et les
grains en sont excessivement fins. Outre la ligne en fer-à-cheval
dont nous avons parlé, il en existe d’autres longitudinales et de
la même couleur, irrégulièrement placées sur le ventre et au-dessus
de la nageoire de l’anus.
La longueur de ce baliste est de onze pouces, et sa hauteur de
trois pôuces neuf lignes.
Il habitoit l’île de France, d’où nous l’avons rapporté.
BALISTE FREYCINET. — B a l i s t e s F r e y c in e t i . Cuv.
Balistes, corpore ovato, aterrimo ; acúleo dorsi lateribus une lu ato ;
caudâ lunatâ, spinis sex in duplici ordine instructâ.
2.' D. 38. P. 1 5. A 3 5. C. 12.
Ce monacanthe est ovalaire; sa couleur est d’un noir foncé.
Les rugosités de sa peau sont beaucoup plus fines que celles de